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Shaarli - Les discussions de Shaarli

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«Exhibit B»: Oui, un spectacle qui se veut antiraciste peut être raciste | Slate.fr

dimanche 30 novembre 2014 à 11:53
Les liens de Kevin Merigot 30/11/2014
Ça, c'est fait.
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Escales internautiques 01/12/2014
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Choses vues, sur le web et ailleurs 02/12/2014
Ça m'embête toujours un peu quand on est pas du même avis, j'ai tellement l'habitude de relayer ce que tu écris, que dans ces cas là j'ai l'impression d'avoir écrit une connerie ^^

J'avais exposé mon point de vue ici : http://sammyfisherjr.net/Shaarli/?ojolFQ
J'ai imprimé l'article de Slate, je vais le lire tranquillement pour voir ce qu'il apporte de plus par-rapport aux critiques que j'ai déjà relevées. J'ai reperé des articles dans Le Monde que je vais lire aussi. Et je vois ce matin qu'Alda en rajoute une couche : http://tools.aldarone.fr/share/?gzkJbQ

Ça m'ennuie, parce que l'impression fugace que j'ai en lisant tous les arguments développés par les opposants à cette mise en scène, c'est qu'il faut être noir pour parler des noirs... Et puis cette phrase : "Faut que le blanc il se détermine en tant que blanc. Il était là. L'esclavage ça s'est pas fait tout seul, on s'est pas enchaînés tous seuls. Mais ils ont du mal à se projeter." non seulement j'ai déjà dit ce que j'en pensais -le spectateur incarne, par le simple fait de regarder, le rôle du coupable- mais est en outre historiquement fausse (ce sont certes des blancs qui ont fait le commerce de noirs, mais il a bien fallut qu'il se trouve des noirs pour en vendre d'autres pour que ce commerce soit possible ; en évoquant ses souvenirs d'enfance, Prévert raconte avoir été scandalisé le jour où il a compris qu'il n'y avait pas les méchants blancs d'un côté et les gentils noirs de l'autre)

Pour revenir à l'incident en cause, il présente ceci de particulier que le metteur en scène est sud-africain. Je sais bien qu'en sudafriquie tout le monde est raciste, à part Ted (merci Pierre Desproges), mais le simple fait d'être sud-africain blanc lui retirerait automatiquement la légitimité de dire ou de faire ? Je sais déjà que l'on va me répondre sur le thème du dominant, du dominé, etc. mais ça ne me suffit pas. Je trouve cette approche réductrice dans la mesure où, contrairement à ce qui a déjà été dit sur cette même approche dominant/dominé au sujet du féminisme, il ne s'agit pas d'un dominant qui explique aux dominés comment vivre leur domination ; ce n'est pas non plus un blanc qui explique aux noirs ce qu'ils doivent penser de l'esclavage dont leurs ancêtres ont été victimes, ni un blanc qui explique à un noir comment mieux vivre le racisme dont il est victime. C'est un type -blanc en l’occurrence- qui fait un happening qui perturbe et qui questionne sur la mémoire, l'esclavage, les responsabilités individuelles et collectives... et aussi, bien sûr, le rapport à la couleur de peau. Ce n'est pas anodin si sur certaines images on montre un noir peint en blanc.

Seuls les noirs pourraient parler de l'esclavage ? Ça reviendrait à dire "c'est un truc de noirs, ça ne nous concerne pas" alors que, justement, nous sommes collectivement concernés. Et si un blanc organisant un spectacle/happening sur le thème de l'esclavage est raciste, alors Die Antwoord (https://www.youtube.com/watch?v=AIXUgtNC4Kc) est raciste, alors Littell (le type qui a écrit des milliers de pages nauséeuses relatant les pensées intimes d'un SS) est nazi... C'est un peu nier le sens de toute démarche artistique, non ?


Bon, j'ai un peu mis en vrac tout ce qui me passait par la tête, mais ce sujet me passionne. Il faut encore que je lise les articles en question. Je suis preneur -voire demandeur- de toutes vos explications et points de vue sur cet événement culturel polémique. Je ne voudrais pas rester sur une analyse erronée :)
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