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Retour sur la pénurie de devs 3   Recently updated !

mardi 29 décembre 2015 à 13:24

Rien qu’autour de moi, on cherche pas loin de 50 devs joomla

Un de mes amis m’a rapporté cette discussion qu’il a eue avec un de ses contacts sur Nantes. Nantes n’est pas une grande ville. Et joomla est un CMS parmi d’autres. Par ailleurs, les CMS ce sont qu’une techno Web parmi d’autre. Et la prog Web n’est qu’une sorte de prog parmi d’autres.

Or je vous rappelle ce qu’on m’avait déjà sorti:

Quand on trouve un profil qui maitrise toutes les technos de notre stack, on lui sort le tapis rouge. C’est juste improbable.

Un collègue à moi, qui me disait il y a 2 ans autour d’un verre que son process de recrutement le minait.

Si tu viens ici je te trouve un poste à 220k.

Un client américain de longue date qui me recrute en remote parce que « c’est moins cher » et qui me confiait les tarifs pour mon profil étaient aberrant chez lui.

Le fait est qu’on a déjà du mal à trouver de la main-d’œuvre bien qualifiée maintenant.

Il y a plusieurs raisons à cela.

D’abord, il y a un nombre limité de devs, et une explosion du nombre de technos. Ces technos se sont, dans la dernière décennie, organisées en stacks complexes. Elles sont accumulées des process et des couches d’abstraction, qui évoluent rapidement pour répondre à la mutation des usages : mobile, streaming, temps réel, offline-mode, synchronisation….

La virtualisation, le cloud, les pré-processeurs, la variété des plateformes, le big data, etc. C’est à n’en plus finir.

Une personne ne peut pas tout savoir, et il peut être productif uniquement dans un nombre limité de domaines, nombre dont la taille en — proportion au reste du monde — se réduit année après année.

Les attentes des gens ayant évoluées, faire un service web compétitif aujourd’hui demande des compétences côté client et serveur, du design et la compréhension du mobile, ne serait-ce que pour un proto tout pourri. Et ça c’est que pour le Web. N’oubliez pas l’embarqué, le sysadmin, l’analyse de données, l’exploration scientifique, le jeu vidéo, les systèmes d’information internes, les systèmes métier et tout le bordel.

Bref, il faut du monde. Du monde compétent. Ce monde est limité, et la demande augmente de par la complexification de nos outils et contraintes, comme on vient de le voir. Mais aussi par la demande technologique qui grimpe.

Car aujourd’hui nous avons des ordinateurs partout. Un dans la poche, un dans la voiture, un dans la télé et certains essayent d’en foutre dans les chaussures et le frigo. La fiche de paie, l’ordonnance du médecin, la facture de carrefour et l’avis d’imposition sont tous traités par informatique.

Ceci ne va pas ralentir. Même si on ne se rajoutait pas de nouveaux usages, et on va le faire, on a 3 milliards d’asiastiques qui sont en plein boom technologique.

Et là vous allez me dire que c’est justement l’occasion de faire du offshore pour répondre à la demande.

Mais ça ne marche pas.

J’ai suivi l’expérimentation de la sous-traitance à l’étranger des années post-bulle. A l’époque, j’ai entendu un décideur dire :

on peut très prendre un Indien pour pisser du code.

J’ai aussi vu tous ces projets se planter. Une fois, un simple proto Web couter 140 000 euros pour au final n’avoir AUCUNE fonctionnalité. Véridique. 140 boulasses.

Ce n’est pas qu’on ne trouve pas les compétences adéquates hors de nos contrées. Au contraire. Mais il y a des tas de facteurs propres à notre industrie qui rendent l’exercice de la délégation délicate, et ça ferait un excellent article, mais je ne vais pas les exposer ici.

L’important c’est de noter qu’on en revient. Les devs indiens vont participer à l’essor de l’informatique de l’Inde. Les devs chinois à celui de la Chine. Et ils auront les mêmes problématiques que nous à différentes échelles et sous d’autres visages. Mais le croisement des effluves sera limité.

En revanche la globalisation va faire que leur expansion va, par effet de bord, augmenter notre activité informatique en plus de nos propres causes de croissance. On va avoir besoin de plus de devs.

Toujours plus, encore plus.

Des devs de plus en plus spécialisés pour des archis de plus en plus complexes.

Je ris quand les gens disent que les nouveaux venus ne sont pas « des vrais programmeurs ». Moi je devais faire attention au nombre de cycle CPU, aujourd’hui les gens rachètent des serveurs plutôt que d’économiser de la mémoire, etc.

Ouai, ouai, pépé, tu faisais de l’assembleur, c’est viril.

Mais le gamin de 20 ans qui arrive sur le marché, on lui colle entre les pates une app react native en JSX qui une fois transpilée par babel + gulp va se faire valider dans un market pour s’installer dans une sandbox sur des terminaux hétérogènes où elle va taper à travers un réseau wifi/4G intermittent dans une API REST sur des serveurs distants organisés en microservices Django + dockers déployés sur du cloud AWS.

Le seul point commun avec les deux époques, c’est qu’il n’y a toujours pas de doc.

Donc non, l’informatique n’est pas plus facile aujourd’hui. Il y a plus à savoir. Ça change plus vite. Chacun est plus cloisonné dans sa bulle de connaissance spécialisée. Et ça s’accélère.

Les challenges sont là, juste différents, mais la demande est immensément plus forte.

Et puis vous imaginez la gueule de l’offre d’emploi pour recruter ce profil ? Doit parler anglais, 7 ans d’expérience en mécanique quantique, taper en Bépo est un plus. On paie le SMIC mais on offre le café illimité comme chez Google.

A cela se rajoute le problème que les formations ne suivent pas.

Elles ne produisent pas assez d’informaticiens.

Elles produisent des profils sur des technos qui ne sont pas à jour, qui ne correspondent pas à la demande du marché.

Et surtout, elles produisent des nazes.

Pardonnez-moi, jeunes gens, ce n’est pas personnel.

Mais 90% des gens qui sortent de l’école, je ne souhaite jamais bosser avec. Jamais.

Ils sont mauvais, au point de ne pas savoir coder un script simple. Certains ne savent pas exprimer une idée clairement, et encore moins définir un problème. Même pas poser les bonnes questions.

Alors oui, ça peut s’améliorer une fois en entreprise, mais qui a le temps ? Qui a l’envie ? Qui a l’argent ?

Vous vous imaginez en train d’embaucher un cuisinier qui ne sait pas faire cuir un oeuf ?

C’est exactement ce qui se passe en informatique.

D’un côté on a des demandes du marché pour des profils qui font plus.

De l’autre on a des filières qui mettent sur le marché des gens qui ne font rien.

En même temps, on n’est pas près à payer ceux qui ont les compétences au juste prix, et les grosses boîtes comme Google, Facebook, Microsoft, Yahoo, Instragram, Twitter, etc. raflent tout.

Il ne reste plus rien.

Je résume :

Voilà la situation aujourd’hui.

Et j’entends encore des devs qui me disent qu’ils ne trouvent pas du boulot.

Et ça m’énerve !

Il y a d’abord le mec, qui ne veut pas bouger, pas changer de technos, pas se mettre à jour, et cherche une fois par mois de la même façon que le faisait sa grand-mère.

Il y a la meuf qui est dans le fond de la creuse sur un modem 56k et qui ne comprend pas que les starts up ne frappent pas à sa porte.

Ceux qui ont 3 enfants et qui ne peuvent pas. Peuvent pas quoi, je ne sais pas, mais ils peuvent pas. Ceux qui envoient des CV et n’appellent jamais. Ceux qui arrivent à l’entretien d’embauche avec des miettes dans la barbe. Ceux qui attendent chez eux qu’un miracle arrive alors qu’ils ont 15 évènements de réseautage dans leur inbox…

Bref, non seulement le marché est déséquilibré, mais une partie du vivier s’assure activement de rester inaccessible à l’embauche.

En plus — merde ! — le dev c’est quand même un des métiers les plus permissifs du monde.

Tu es en chaise roulante ? Cool des aides.

Tu as des piercings ? Ranafout.

Tu as la capacité sociale d’une moule ? On s’arrange.

Tu veux bosser chez toi ? Ça se négocie.

Alors je ne dis pas que tout le monde embauche. Je ne prétends pas qu’il suffit de se balader avec une pancarte dans la rue avec marqué « échange COBOL contre soussous » pour faire fortune.

Mais tout de même, on est sur le marché le plus florissant du monde. Faites péter le champagne !

Et si vous êtes recruteurs, préparez-vous à devenir attractif. Car vous risquez fort de vous retrouver uniquement avec le fond du panier, et à remercier le ciel qu’on vous en ait laissé.

Or la compétitivité d’une boite dépend aujourd’hui tout autant de sa vitrine IRL que de celle en ligne. Et le prix du ticket d’entrée du service minimum a pris une sacrée inflation. J’ai vu cette semaine une meuf s’enerver qu’un site ne marchait pas parce que la barre de recherche n’avait pas de résultat live : il fallait appuyer sur le bouton pour avoir les résultats.

Tirez-en la conclusion que vous voulez, mais tirez-la vite.

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