C'est assez drôle et ironique comme situation. On prend presque les mêmes, et on recommence. Alors que Sony profitait (et se moquait) de l'annonce foireuse de la Xbox One de Microsoft (une politique révisée ensuite), pour annoncer que sa PlayStation 4 n'aura pas besoin de connexion à Internet obligatoire, elle fait aujourd'hui la même chose, et donc la même erreur pour ses futurs produits dédiés à la technologie 4K. Avec une telle décision, on ne peut que se demander si au final, la PS4 ne devait pas subir le même sort...

Pour Sony, après le blu-ray, c'est au tour de la 4K (affichage vidéo en 3840×2160 pixels) de voir apparaître de nouvelles formes de DRMs pour lutter, espère-t-elle, efficacement contre le piratage. La solution trouvée ne va clairement pas plaire à tout le monde, mais pouvait-il en être autrement ? La firme nippone a en effet profité du quatrième sommet sur la protection des contenus et des systèmes anti-piratages pour tout remettre à plat et faire des annonces fracassantes sur les moyens qu'elle veut se donner pour protéger ses futurs contenus.

Elle prend le mal à la racine, à savoir ses lecteurs 4K. Il faudra en effet qu'ils soient reliés à Internet pour fonctionner ! Sans connexion à Internet, ses lecteurs ne pourront lire les vidéos légalement achetées.

Mieux encore, il faudra que tout détenteur de ce type de matériel Sony s'identifie et s'enregistre avec ses coordonnées afin que son lecteur 4K soit authentifié. Le site 4kactivation en est la preuve. Une fois authentifié, ce lecteur ajoutera les coordonnées du consommateur directement dans les vidéos qu'il lit, sous la forme de watermarking. Enfin, comme le rapporte Copyright & Technology, la protection de chaque film sera différente afin qu'une méthode de piratage pour l'un ne soit pas la même pour les autres.

Sony espère donc avec cette solution choper ceux qui pirateraient ses contenus. On imagine au minimum, qu'avec une telle solution, le pirate identifié verrait son matériel désactivé à distance et donc inutilisable. Son modèle, le FMP-X1 4K Ultra HD Media Player, annoncé en début d'année, demande même à ce que la chaîne de "distribution" soit complète, puisqu'il ne pourra fonctionner que sur des téléviseurs compatibles de la marque. Sony verrouille donc le marché pour le moment, mais d'autres fabricants paieront l'habituelle dîme pour obtenir un certificat de compatibilité. Sony veut donc déployer un environnement de confiance (TEE) de bout en bout de la chaîne.

Quant à l'HDCP qui avait été craqué, des nouvelles spécifications (PDF) dans sa version 2.2 permettront, peut-être temporairement, de reprendre le contrôle des flux.

Le consommateur ne pourra donc plus du tout contrôler le matériel qu'il a acheté, mais ça, ce n'est plus vraiment nouveau, et inutile de dire que les systèmes d'exploitations libres seront encore une nouvelle fois, sans surprise, exclus. La dérive du Copyright commence à aller très loin, mais il faudra combien de temps pour la contourner ? À n'en pas douter, si une telle initiative devait se faire auprès du grand public, nul doute qu'il boycotterait, à l'effigie de la grogne sur la Xbox One, ce type de technologie.

Sony initie la connexion Internet obligatoire pour ses lecteurs 4K est une publication originale sur le blog NeoSting.net
Article sous licence Creative Commons CC-By