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En France, la liberté de penser un dessin, sanctionnée ? #actualité

mercredi 28 août 2013 à 14:16

En France, il est interdit de dessiner ; un texte de loi modifié cet été 2013 en douce, semble orienter ce choix politique des plus étranges. Comme toujours, le dessein commence par lutter contre une cause noble : la pédopornographie. Sauf que les vraies victimes, elles, peuvent appeler le 119, contrairement à celles dans une "peinture".

Notre agent médiatique à la gendarmerie nationale (parce que l'un des rares à s'exprimer sur un blog), Monsieur Éric Freyssinet, rapporte l'évolution d'une loi déjà plutôt douteuse et très ambiguë, à l'origine.

Le fait, en vue de sa diffusion, de fixer, d’enregistrer ou de transmettre l’image ou la représentation d’un mineur lorsque cette image ou cette représentation présente un caractère pornographique est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.

La modification suivante a été apportée à cette loi n°2013-711 du 5 août 2013. La directive interdit la production de pédopornographie, sans la limiter à la circonstance d'une diffusion :

Lorsque l’image ou la représentation concerne un mineur de quinze ans, ces faits sont punis même s’ils n’ont pas été commis en vue de la diffusion de cette image ou représentation.

L'image ou la représentation d'un mineur dans une "attitude" pornographique est dans cette loi, laissée à l'appréciation, potentiellement arbitraire d'un juge. En effet, quoi de plus subjectif qu'un dessin, qui peut représenter tout et n'importe quoi. Un peu dans l'esprit de la règle 34, un dessin peut tromper l'imaginaire pour lui faire croire qu'il y a de la pornographie.

Mais, même si une représentation ne revêt que quelques traits graphiques, si son auteur a l'intention de représenter un mineur de 15 ans (moins de) dans une attitude pornographique, ce dernier rentre donc dans l'illégalité la plus totale, et qu'importe que ce soit sous forme artistique ou humoristique (en France, on aime la liberté d'expression chez nos dirigeants).

Avec ce nouveau changement aujourd'hui, ce n'est plus que le dessin soit diffusé sur les Internets qui est illégal, c'est aussi qu'il soit simplement couché, que ce soit avec un logiciel informatique (sans même le sauvegarder) ou avec une simple feuille et un crayon ; ni plus, ni moins. Il est donc interdit de dessiner, car en chaque dessin sommeille une victime graphique potentielle dans l'imaginaire de celui qui la regarde. Oui, vous l'avez compris : il est interdit de regarder un dessin, si vous avez l'esprit mal tourné, et mieux, vous pouvez dénoncer son auteur pour vous retrouver tous les deux en prison : l'un pour l'avoir créer, et l'autre, pour l'avoir interprété avec des pulsions sexuelles inavouables. Enfin, étrange changement que cet ajout. Puisqu'il est interdit de détenir ce genre d’œuvre, rappelons que le fait d'en dessiner une, c'est déjà du copyright de détention (même provisoire)... Nos députés travaillent durs pendant les vacances.

Avec une telle loi, il est donc interdit de s'exprimer personnellement, et de laisser vaquer à ses fantasmes graphiques qui rappelons-le, tant ce n'est pas évident, font tous les jours de nombreuses victimes juvéniles dans l'imagination de pervers.

Mais, qu'importe que l'auteur soit un détraqué, si celui-ci n'a qu'un seul but, comme faire de l'humour, il sera tout autant un hors-la-loi ; souvenez-vous de l'affaire de PirtateSourcil... En ligne de mire, pourquoi pas les lolicon (ou lolicom pour Lolita Complex), ces martiennes aux yeux démesurées qui semblent pour l'Homme être mineures, alors qu'elles ont - qui sait - peut-être une cinquantaine d'années dans une espérance de vie de 300 ans.

Donc, en France, nos députés estiment qu'il est préférable de sanctionner et de censurer l'imagination passant à l'acte "créatif", et la liberté d'expression qui va avec. Peut-être serait-elle bien inspirer de lutter plutôt contre les vrais détraqués, qui font de vraies victimes de chair et d'os, au lieu de faire la chasse aux sorcières ; à moins que cette loi soit dérivée d'une étude sérieuse dont le seul dessein est de faire ressortir les pulsions machiavéliques des dessinateurs, qui ne peuevnt plus s'amuser seuls chez eux ? J'espère que le Conseil des Sages saura reconnaître cette brèche vers la dictature de la pensée.


MAJ : Eric Freyssinet, qui commande des gendarmes dans cette lutte, m'explique que les représentations ciblées (vidéos comprises) sont celles illustrant des images photo-réalistes. Sauf que cette loi est trop vague, selon moi, pour laisser tranquille de simples dessinateurs comme Piratesourcil (pour l'exemple).


En parlant de dérive, comme il devient quasiment possible de lire dans le cerveau humain, il sera donc bientôt plus simple de mettre en prison, ceux qui n'ont pas la pensée unique et saine.


En France, la liberté de penser un dessin, sanctionnée ? est une publication originale sur le blog NeoSting.net
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