Son nom fera date dans l'Histoire d'Internet, tout comme Bradley Manning, le soldat qui avait donné des milliers de documents à Wikileaks, révélant quelques scandales bien rouges sur la guerre en Irak. Actuellement en procès, après avoir passé quelques années en prison, Bradley Manning risque la détention à perpétuité pour avoir informé le monde.

À 29 ans, ce nouveau héros de la presse libre et du droit de savoir s'appelle Edward Snowden. Il a travaillé quatre ans à la NSA et a été par conséquent en mesure de révéler des documents "top-secret" au Guardian et au Washington Post, expliquant la présence et le fonctionnement du désormais célèbre programme de surveillance PRISM.

N'oublions pas aussi celui des interceptions des communications téléphoniques des américains utilisant Verizon et certainement d'autres opérateurs. Si aux USA, la constitution protège en partie ses citoyens d'une récolte des données sans mandat judiciaire, ce n'est pas le cas des citoyens hors-USA qui ne sont logiquement pas protégés par cette constitution.

Edward Snowden ne veut pas se cacher et se montre dans ce papier du Guardian. Mais il ne veut pas non plus être traité comme un héros. Comme il dit, le problème, ce n'est pas lui, mais ce système dans lequel le droit à la vie privée n'existe légalement plus aux États-Unis et dans de nombreux pays, soi-disant démocratiques. Il veut assumer cette trahison qui pourrait sûrement lui coûter cher, et s'est extradé à Hong-Kong pour, pour sa sécurité et, dit-il, ne plus jamais avoir à retourner dans son pays.



Ce qui est plutôt drôle dans cette affaire qui donne surtout envie de pleurer, c'est que la NSA s'est faite prendre à son propre jeu. Elle voulait cacher son programme de surveillance des Internautes, mais quand elle se fait démasquer par un internaute ça en devient une affaire d'État, comme si Internet lui appartenait. Ceux qui jouent contre les internautes ne peuvent que bluffer, et ce n'est qu'une question de temps avant que ces derniers mettent "tapis" avec une quinte flush royale.

Je lis aussi régulièrement la phrase bateau, sans argument disant : "je n'ai rien à me reprocher, donc je n'ai rien à cacher, alors si ça peut aider à ce que je sois plus en sécurité, c'est tant mieux". Et vous vous baladez à poil, le sexe mouillé, dans la rue aussi ? Et puis, qu'est-ce qui vous assure que ce que vous dites dans vos mails et vos réseaux sociaux, et que ce que vous cherchez sur Internet, restera légal aux yeux des puissances économiques qui peuvent changer les règles à tout moment ? Ce programme ne concerne pas uniquement le côté "public" des publications, mais aussi le côté privé de TOUT ce que vous faites sur la toile. PRISM vous fait perdre le contrôle totale de toutes vos données. Même si vous n'avez rien à vous reprocher, vous êtes déjà coupable. Ce programme, sous couvert de lutter contre le cyber-terrorisme n'est autre qu'un programme de surveillance dédié aux contre-espionnage économique.

Enfin, à force de mettre la pression sur les internautes, ces derniers finiront tous par chiffrer avec beaucoup de sel leurs communications et il ne restera plus qu'aux gouvernements à leur interdire de telles pratiques, comme en Chine. La dérive lente des États démocratiques vers le totalitarisme a déjà commencé, mais c'est pour notre sécurité aux prix de quelques libertés perdues...

Benjamin Franklin :
Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux.

Edward Snowden, porte-parole de Benjamin Franklin est une publication originale sur le blog NeoSting.net
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