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CourseSmart, la course à l'intelligence par la culpabilisation ? #actualité

samedi 13 avril 2013 à 16:15

NeoSting.net - CourseSmart, la course à l'intelligence par la culpabilisation ?

Les dérives de Big Brother sont nombreuses et ne s'arrêtent pas à la surveillance de la population par leur gouvernement ou par quelques entreprises ayant pignon sur câbles sur la Toile. Big Brother, c'est avant tout une expression définissant une institution aux pratiques liberticides et toujours en opposition à la vie privée. Elle tend malheureusement à se démocratiser grâce à Internet et toutes les entreprises et même les institutions publiques classiques peuvent y voir un moyen de contrôle idéal pour rendre leurs objectifs plus efficaces.

La course à l'intelligence programmée...

C'est le cas de la société CourseSmart. qui s'est spécialisée dans la location de livres... scolaires. L'offre paraît alléchante. En proposant des livres numériques scolaires beaucoup moins chers que leurs pendants en papier, CourseSmart défend une jolie carotte qui cache au final, un véritable système orwellien. Est-ce l'avenir de notre futur système d'enseignement scolaire ?

...sur le principe de la surveillance orwellienne

En effet, ces livres disposent d'un système de surveillance poussée, capable de suivre et surtout de tracer chaque étudiant dans tous ces faits et gestes. Un professeur peut donc savoir par exemple, à quelle heure ses étudiants ont ouvert leur livre, quelles pages il ont lu et pendant combien de temps, et surtout quelles notes personnelles ils ont ajouté aux textes. CourseSmart profitent donc aussi de toutes ces données personnelles recueillies pour tenter d'améliorer les livres afin de les rendre plus "attractifs" ou efficaces. Si certains professeurs en rêvaient, alors que George Orwell l'avait imaginé dans son roman 1984, CourseSamrt l'a fait. Mais l'avenir, pour moi, ce ne sont pas ces ebooks scolaires améliorés, ce sont les tablettes numériques qui finiront dans chaque main étudiante et qui proposeront un potentiel de surveillance bien plus poussé encore ; ce n'est qu'un début.

Libertés individuelles, un enjeu du passé face à l'avenir de la culpabilisation

Le problème, c'est que le traçage du comportement des élèves devant un livre scolaire relève d'abord de l'atteinte à leur vie privée. De plus, cette surveillance de toutes leurs actions - pour le moment, et heureusement, avec leur consentement - par l'autorité enseignante peut lui permettre de les intimider et de les culpabiliser, sans prendre en compte leur vie sociale et l'aspect pédagogique d'un enseignement de qualité. Un moyen supplémentaire aussi pour l'enseignant d'améliorer son autorité.

Ce programme a été lancé en béta en novembre 2012 aux États-Unis mais ce n'est que depuis quelques semaines qu'il permet aux professeurs d'avoir accès à ces données. Il faut espérer que les enseignants sauront donc utiliser à bon escient une telle technologie, afin de permettre d'améliorer le niveau général de tous leurs étudiants en répondant plus précisément à leurs difficultés. C'est très certainement le but avec un revers de médaille peu attractif. N'oublions pas qu'un grand pouvoir implique une grande responsabilité.

Et l'alternative libre de l'enseignant collaboratif ?

Personnellement, je préfère nettement le système libre du collaboratif comme les nombreux projets déjà disponibles, à l’effigie d'Edulibre. Au lieu de définir les professeurs comme des surveillants "passifs", le collaboratif permet de leur donner un véritable rôle dans l'amélioration des cours. Ils peuvent en effet s'échanger les meilleures méthodes et proposer des cours toujours plus précis et attractifs que les étudiants prendront plaisir à consulter. Un cours bien rédigé et expliqué issue d'une collaboration sera toujours la clé du succès et de la réussite, face à une surveillance généralisée du comportement des étudiants qui apportera surtout une forme de répression culpabilisante.