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Booxmaker, la maison d'édition de livres numériques sans DRM ni tatouage #serviceweb

vendredi 29 novembre 2013 à 17:59

Après Numeriklivres et Publie.net, je ne pouvais passer à côté d'une autre référence dans l'édition de livres numériques, à savoir Booxmaker. Derrière ce nom, pouvant être assimilé à un mal-être capitaliste, se cache en fait un éditeur ayant une toute autre philosophie ; celle de faire partager des valeurs nobles et notamment la mise en confiance entre les auteurs écrivains et les amoureux de la lecture. Ne passons pas par la quatrième de couverture, et affichons haut et fort l'une des ambitions premières de Booxmaker : proposer des livres numériques sans DRM ni tatouage.

Booxmaker est pour le moment une jeune maison d'édition exclusivement dédiée aux livres numériques. Elle a été fondée en 2012 par Frédéric Yard, aujourd'hui directeur éditorial, aidé par Charline Marché, en tant que chargée de communication et Guillaume Serpault en tant que graphiste, photographe et concepteur des couvertures. Le siège de Booxmaker.fr est située à Niort dans les Deux-Sèvres.

Comme le rappelle ce dossier de presse (PDF), la maison compte aujourd'hui une trentaine d'ebooks pour 27 auteurs et 10 illustrateurs. Les livres sont parfois gratuits et ne dépassent sinon pas les 5 euros. La recette du succès est clairement dans cette combinaison. J'ai voulu poser quelques questions à Charline pour en savoir un peu plus.

L'interview de Charline de Booxmaker

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur Booxmaker. Quelles sont vos ambitions pour l'avenir, et enfin, quelle est votre ligne éditoriale ? Avez-vous des genres que vous ne voulez pas publier ?

Booxmaker a été créé il y a un an par Frédéric YARD, l'actuel directeur éditorial. Au départ, c'était juste pour lui permettre d'éditer lui même ses écrits, mais au fur et à mesure il s'est aperçu qu'il y avait une réelle demande des auteurs pour être publié en numérique, et que les possibilités en terme d'édition et de création étaient prometteuses. Il a donc décidé d'étendre l'entreprise pour en faire une vraie maison d'édition. Le monde de la littérature numérique évolue rapidement. On ne peut plus concevoir l'édition pure player comme la simple commercialisation d'un roman dématérialisé. L'intérêt grandissant des lecteurs, dû aux possibilités techniques sans cesse en évolution, fait que nous nous dirigeons plus vers un système global de partage (en contradiction avec les DRM donc !), de lecture rapide et d'interactivités culturelles et pédagogiques. De ce fait, nous avons une ligne éditoriale très large, nous acceptons toute forme de littérature à partir du moment où une sincérité se ressent dans l'œuvre que l'on nous envoie.

Quelle est votre démarche pour découvrir de nouveaux auteurs et les inciter à publier par votre intermédiaire ?

Les réseaux sociaux, et le web de manière générale, restent la source principale. Les auteurs, illustrateurs et nous-mêmes communiquons beaucoup sur le net, donc les rencontres et découvertes se font souvent par ce biais, mais pas que. Les rencontres "réelles" existant toujours bien sûr ! A proprement parlé, nous n'incitons pas les auteurs à publier chez nous. L'édition d'une œuvre se fait sur la communication privilégiée que nous entretenons avec l'auteur et sur l'excitation commune que seul un projet artistique innovant peut communiquer.

Pourquoi avoir choisi dès le départ des livres sans DRM, ni tatouage, publiés sur la librairie immateriel ?

La littérature est faite pour être partagée. La culture et le savoir doivent circuler et atteindre facilement toute catégorie sociale. Poser des DRM, ou tout autre watermark, sur nos publications serait donc contre-productif. Le piratage existera toujours avec ou sans protection, donc autant éviter les contraintes pour les lecteurs lambdas.

Mais vos livres sont également disponibles sur des plates-formes fermées comme l'iBookStore et Amazon qui ne sont pas avares en protections. Est-ce que cela vous apporte une sécurité supplémentaire ?

Cela nous apporte une visibilité supplémentaire très importante, ce sont les plus grosses plates-formes de distribution. Mais en matière de sécurité avec les Américains, vous savez...

Quel est le partage des gains entre booxmaker et les auteurs, et quel est ce partage lorsque vous vendez via amazon et iBookstore ?

On ne parle pas de partage des gains, mais véritablement de droits d'auteurs. Ceux-ci sont fixés par contrat en pourcentage du prix de vente de l'œuvre. Donc que les ventes se fassent sur n'importe quelle plate-forme, le retour pour les auteurs, comme pour nous, sera le même.

Comment estimez-vous la progression actuelle de Booxmaker ? Avez-vous noté un engouement "nouveau" pour le livre numérique récemment ?

Nous sommes au début d'une aventure, et tout est permis. Booxmaker évolue bien plus vite que l'on aurait pu l'imaginer il y a un an. Et il y a beaucoup d'auteurs qui sont intéressés par le numérique, car l'édition classique leur semble fermée. Chaque semaine nous recevons des projets innovants et de ce fait, beaucoup de portes restent à ouvrir. La pseudo guerre entre lecture numérique et papier est désormais obsolète, la complémentarité étant désormais acquise.

Guillaume Serpault, votre graphiste et photographe se charge-t-il de créer toutes les couvertures de vos livres, ou certains auteurs et notamment illustrateurs apportent aussi leur maquette ?

Guillaume conçoit toutes nos couvertures, hormis celles de la littérature jeunesse, car les illustrateurs ont déjà celles-ci dans leurs maquettes. Il est aussi responsable de toute la partie graphique de Booxmaker.

Que pensez-vous de la récente tentative du gouvernement de définir ce que doit être un vrai livre numérique, et quelle est votre opinion quant à la pétition qui a suivi son rejet ? Est-elle vraiment nécessaire ?

Il est nécessaire de légiférer sur la dénomination du livre numérique pour la concevoir comme une œuvre littéraire à part entière. Mais il est encore plus important de poursuivre les tentatives de baisse de TVA sur les formats ouverts.

Enfin, quels outils utilisez-vous pour préparer les textes que vous recevez, et combien de temps il vous faut de la réception à la publication ?

Avant l'outil, il y a l'humain, concernant la lecture, la correction et la valorisation de l'œuvre. Ensuite, techniquement, nous utilisons beaucoup Indesign pour la conception des fichiers epub ainsi que Sigil pour la vérification. Nous souhaitons par la suite travailler directement en programme HTML. Le temps, quant à lui, dépend de l'œuvre en elle-même.

Merci, espérons que le succès sera au rendez-vous.

Merci à vous, rendez-vous dans 1 an pour en rediscuter!
NDLR: Sans problème !


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