Le problème avec les grands nombres, ceux sous la forme de puissances, comme 10^1500, c’est qu’on n’en mesure pas la grandeur.

On se dit « 1500 ? Bof, c’est mon salaire tous les mois… ».
Ouais, sauf que non : là c’est dans la puissance, et ça change tout.

Un milliard, c’est 10^9.
Notre 10^1500, c’est un milliard multiplié par 10^1491.
C’est un milliard × un milliard × 10^1482
C’est un milliard × un milliard × un milliard × 10^1473

Notre 1500 ne descend pas vite, hein ?

Et pourtant, « un milliard × un milliard × un milliard », c’est déjà le nombre de molécules dans une baignoire remplie d’eau.

Maintenant, écrivez « un milliard × un milliard × un milliard × […] » etc., 166 fois de suite, et vous aurez votre 10^1500.

Ben ça, c’est la durée dans laquelle se projette mon article.
Notre univers n’en est même pas à 0,6 % de cette durée.

Quant au « milliard » lui-même… Beaucoup de monde ne se rend pas compte de combien c’est grand. Surtout par rapport à un million.

1 million, c’est environ 12 jours.
1 milliard, c’est 31 années.

Personne n’a jamais vécu ne serait-ce que « 4 » milliards de secondes.

Il faudrait plus de 17 000 grands cahiers grands carreaux pour avoir 1 milliard de carreaux.
Ça représente 4,2 tonnes de cahiers : il faudrait un camion pour transporter ça !

C’est aussi pour ça que ça me fait rire quand on parle des milliardaires.

Avec 1 million d’euros, on peut peut dépenser environ un Smic par mois durant une vie (40 ans au smic, ça représente ~570 k€, donc pour une vie entière de 70~80 ans, on est dans les comptes).

Avec un milliard d’euros… le million d’euro dont je parle ci-dessus, on peut le dépenser tous les mois durant la même vie.
Et ces gens, ces milliardaires, nous font croire qu’il manquent de fric, que le travail coûte cher, qu’il y a trop d’impôts, etc.

Je ne suis pas contre le fait de gagner de l’argent, ni contre la réussite. Mais à un moment faut redescendre sur Terre : un milliard, c’est plus que tu ne peux compter dans ta vie à voix haute, même si on ne dormait pas.

Un milliard, c’est beaucoup. Beaucoup trop pour une seule personne.

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