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blog-libre : La quête

mercredi 16 novembre 2016 à 13:00

J’utilise Xubuntu sur pc fixe et portable à mon domicile. Je suis passé récemment à Xubuntu 16.10. Tout fonctionne parfaitement, je suis extrêmement satisfait. J’ai trouvé la distribution desktop Linux qui me correspond. C’est une quête de plusieurs années qui arrive à terme.

Attention article fleuve ;)

Sur un coup de tête

Il y a environ 5-6 ans dans mon précédent emploi, je tente d’ajouter une fonction qui me serait utile sur mon Windows 7. Je fais quelques recherches et je vois que toutes les solutions existantes sont dégueulasses : Installer un logiciel dont on ne sait absolument rien, bidouiller très lourdement la base de registre sans certitude que ça fonctionnera à la fin. Je pète un câble, je suis furieux, je suis sysadmin et totalement restreint par mon système d’exploitation. Mon principal outil de travail.

Je rentre le soir en me promettant de sauter le pas vers Linux. A l’époque je lis Clubic. De nombreux trolls Linuxiens s’y baladent et à force d’entendre la supériorité prétendue de Linux sur Windows, l’idée fait son chemin dans mon esprit. Il faut que je teste et puis c’est un vrai manque que j’ai dans mon travail, je ne sais absolument pas me servir de Linux (je rappelle que je suis autodidacte). Je passe par WAMP pour installer OCS/GLPI…

Des débuts difficiles

Je me suis déjà cassé deux fois les dents sur Linux auparavant, cette fois j’y passerai le temps qu’il faudra mais ça fonctionnera. Je comprendrais plus tard que ma principale erreur fut de débuter sur pc portable, matériel en général moins bien reconnu, Wi-Fi non fonctionnel dès le début donc pas de net et aucun moyen d’avancer…

Je n’ai pas de pc à moi hormis le pc portable du boulot. Je fais des allers-retours réguliers chez Madame. Je prends un câble réseau de 10m et je le fais passer en plein milieu de son appartement puisque le Wi-Fi ne fonctionne pas. Première grosse étape franchie, j’ai du net, je peux chercher des solutions aux problèmes que je rencontre.

Au commencement

Je prends des notes, il y a beaucoup trop de choses pour moi : Conky, Compiz, des dizaines de distribution, des bugs/problèmes, drivers graphiques et Wi-Fi. Je fais tout et n’importe quoi, je tâtonne jusqu’à tester le fameux rm -rf *. Je passe dans le désordre par Debian, LMDE (Linux Mint Debian Edition), Mint, Fedora, Ubuntu, Kubuntu, Lubuntu, Xubuntu… je défriche, je teste, je découvre.

Dans un éclair de lucidité je me dis qu’il faut mêler l’utile à l’agréable. Jouer avec Linux ok mais tant qu’à faire autant que ce soit utile pour moi professionnellement. Je cherche des chiffres : Qui a la communauté la plus importante ? Le plus de développeurs ? Qui a le plus de packages ? Quelles sont les distributions les plus utilisées professionnellement ? Je note Debian, Ubuntu LTS, le duo CentOS/Red Hat. Je décide donc d’arrêter de me disperser et je me concentre sur Debian et Ubuntu considérant que CentOS/Red Hat sont un bon cran en dessous niveau utilisation.

Je retombe sur mes pieds, j’ai une direction à suivre tout simplement. Je lis beaucoup sur Linux, je découvre les blogs/sites qui en parle, je ne participe pas du tout par contre.

LPIC-1

Je monte en compétence sur Debian. En tant que sysadmin j’ai tout simplement besoin de savoir utiliser Linux. J’aime ça, j’en tombe amoureux, c’est plus facile et plus puissant que ce que j’ai toujours connu chez Microsoft. Je ne suis jamais arrivé à me faire au Batch Windows, le Bash Linux me parait naturel, je comprends tout de suite, je mémorise les commandes, leurs noms me parait pertinent. La logique « tout est fichier » est fantastique, je découvre des systèmes d’exploitation légers où la configuration tient dans des fichiers texte. Ma passion pour l’informatique commençait à s’effondrer avec les limitations de Windows, elle reprend un souffle énorme dans ce tout nouvel univers.

Je décide de partir de mon précédent emploi car j’en ai fait le tour et surtout je veux une entreprise où je pourrais monter en compétence sur Linux. J’arrive en mai 2012 dans mon entreprise actuelle et fin 2013 j’obtiens la certification LPIC-1 (Linux Professional Institute Certification) avec des notes de 790 (sur 800) au LPI-101 et 710 au LPI-102. Je n’ai jamais écrit un article dessus, ça reste en fin de compte un (très) mauvais souvenir. Je me suis crevé à bosser pendant des mois, à lire des bouquins de chez ENI/Eyrolles, à tester, documenter, apprendre par cœur. Finalement j’ai compris qu’il était très simple d’avoir la certification (moyenne à 500 pour l’avoir). A l’époque j’en ai fait une affaire personnelle, j’avais des choses à me prouver. Tout apprendre en autodidacte c’est bien mais est-ce que je pourrais faire « reconnaître » mon niveau ?

Les principaux points qui m’ont énormément déçus :
1/ On peut très facilement tricher avec ce qu’on appelle les Testking. Je résume brièvement. Dans des pays pauvres (genre Inde) des personnes passent des certifications informatique et apprennent par cœur les questions et réponses posées qu’ils retranscrivent ensuite. Toi gentil Européen/Américain, tu payes une centaine d’euros pour accéder à ces retranscriptions qui sont finalement les questions « réelles » rencontrées lors de l’examen avec les réponses… Quand tu découvres ça, tu perds soudain de vue la « valeur » de ce test
2/ Fin 2013 les ressources en Français étaient quasiment inexistantes, les examens blancs en nombre ridicule. Moi je stressais un maximum ne sachant absolument pas ce qui serait demandé à l’examen
3/ Les questions des examens peuvent être très théoriques, totalement inutiles demandant de connaitre des commandes/paramètres par cœur alors que n’importe quel technicien sortirait man ou ferait une recherche sur le net. Quel besoin de connaitre par cœur ? C’est totalement incohérent avec les pratiques professionnelles actuelles. Ce sentiment a été pour ma part renforcé par le fait d’apprendre par cœur des commandes et paramètres dépréciés, plus utilisés car remplacés (vous vous doutez bien que les examens ne sont pas remis à jour tous les ans)
4/ Bien que je me sois crevé pour cette certification, ça a été le grand vide après. Je ne sais pas, je devais attendre un tonnerre d’applaudissements de mes proches. Je me suis retrouvé avec des notes astronomiques, aucune vraie difficulté, j’en ai surtout gardé un souvenir amer comme quoi ça ne devait pas du tout être représentatif de mon niveau véritable. Non mais sérieux taper de telles notes après seulement 1 an et demi de travail sur Linux…

Debian et Ubuntu

Durant ce temps je me suis fait une Whitebox pour tester et progresser. Une Whitebox c’est un pc normal mais compatible pour installer un environnement virtuel (par exemple VMware ESXi). J’avais donc sur mon « serveur » (un simple Dell OptiPlex 780), deux Debian, un Windows Home Server et un Windows 7 virtualisés. Je me connectais sur Windows avec TeamViewer, je téléchargeais avec Firefox et Free Download Manager. A l’heure d’aujourd’hui c’est une toute autre dimension avec Debian : matériel, connaissances, youtube-dl, aria2, borg

Finalement la quête pour trouver ma distribution serveur Linux n’a jamais vraiment débuté car Debian a toujours répondu à tout. C’est Debian que je recommande en serveur, Debian (et Ubuntu LTS) qui est massivement utilisé professionnellement, Debian qui a les faveurs de nombreux utilisateurs et projets, c’est sur Debian que je m’auto-héberge et après quelques années d’utilisation Debian me satisfait pleinement.

Même si je suis extrêmement satisfait de Debian en tant que serveur, une distribution desktop n’a rien à voir pour moi avec une distrib serveur. Ce ne sont pas les mêmes usages, les mêmes besoins, le même matériel. Debian en desktop ne m’a jamais vraiment convaincu, paquets trop anciens, besoins de logiciels récents. Je me suis tourné vers Ubuntu pour le desktop.

Xubuntu

J’ai écarté très vite Kubuntu que j’ai trouvé lourd et où je me suis vite perdu. J’ai testé Xubuntu qui m’a bien plu puis Lubuntu réputée encore plus légère mais je n’ai pas ressenti une grosse différence et niveau logiciel j’ai trouvé l’offre de Xubuntu bien plus intéressante. J’ai utilisé pendant un temps Ubuntu mais je n’ai pas accroché à Unity.

J’ai commencé à me stabiliser sur Xubuntu et testé moins de distribs. Naturellement j’ai creusé son utilisation (Thunar, XFCE, sudo, ppa…). J’ai découvert mpv, j’ai configuré mon environnement (Thunar Custom Actions, Reprogrammation), j’ai trouvé des packages répondant à mes besoins, j’ai écrit des scripts, j’ai commis des erreurs, j’ai perçu les limites, j’ai cherché des solutions et posé des questions.

Satisfaction

Et finalement j’en suis là aujourd’hui. Je suis extrêmement satisfait de mes choix : Debian et Xubuntu. J’ai appris énormément et je continue à apprendre. J’ai décidé à mon tour de partager/participer et je me suis donc mis à bloguer puis à aider (Jdh et maintenant Planet-Libre).

J’ai accès aux systèmes propriétaires gratuitement (au boulot j’ai les licences) et je les maitrise plutôt bien : Windows 7/10, Windows Server 2008/2012. Malgré ça et c’est assez remarquable je trouve, j’utilise Debian et Xubuntu chez moi. Ça veut dire beaucoup de choses sur les qualités des distributions Linux pour moi.

En ce moment j’allume mon pc fixe sous Xubuntu 16.10, j’ai le sourire ! Je maitrise finement le système d’exploitation, je me sens respecté en tant qu’utilisateur, j’ai moins de problèmes – en fait je n’en ai pas actuellement – que sur Windows et ça fonctionne mieux.

Tempus fugit

J’aurais mis plus de 5 ans à trouver la bonne distribution desktop Linux et à la maitriser, c’est énorme… d’autant plus que j’ai de solides connaissances et que je suis passionné. Je vais continuer à peaufiner et documenter mon expérience sur Xubuntu.

Il n’y a pas de distribution Linux parfaite, il y a avant tout celle qui répond à nos besoins, qui nous correspond à un moment donné. Xubuntu est ma distribution desktop du moment mais je sais que d’ici quelques temps j’irai probablement voir du côté de chez Mate, Mint ou Arch. En attendant je savoure cette chance d’être sur un outil aussi pertinent et confortable.

Linux et les logiciels libres c’est de la balle.

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