Amiens Métropole : la Maison Médicale de Camon ferme ses portes
mercredi 18 juin 2025 à 16:37La commune de Camon (80450) va perdre encore deux médecins généralistes supplémentaires, médecins qui ne seront pas remplacés.
Leur patientèle sera donc devoir être obligée de s'adapter en fournissant quelques efforts personnels pour assurer un suivi de santé, une prise en charge des différents problèmes, correcte ...
C'est désormais acté, la Maison Médicale de Camon, 5 Rue Jean Catelas, 80450 va définitivement fermer ses portes à la fin du mois de Juin 2025 !
1 - Ce Centre de Soins, ouvert depuis * 1979 *, est contraint de cesser ses activités, sachant que ...Le Docteur Roussel Eric : départ en retraite / non remplacé.
Le Docteur Rouya Denis : changement de département / non remplacé.
Le Docteur Carpentier Pascal continue son activité dans la même localité.
Le Docteur Massy/Floch Danièle continue son activité dans la même localité.

Maison Médicale de Camon : fermeture programmée pour cet établissement de Santé près d'Amiens
2 - Pour les 2 Médecins qui vont continuer d'exercer dans la même commune, mais plus au même endroit, il est bon désormais de savoir:- pas de nouveaux patients.
- prises de rendez-vous uniquement via Doctolib.
- pas de visite au domicile.
- plus de secrétariat.

secrétariat médical : fermeture fin juin également.
3 - Pour la patientèle des docteurs Roussel et Rouya, ce qui concerne donc 3000 à 4000 personnes environ, il est très vivement conseillé de passer, avant la fin du mois de juin, pour demander votre dossier médicale qui pourra vous êtes remis sur une clé USB que vous apporterez.... Espérons que ce ne sera pas, pour la commune de Camon, une orientation vers les zones considérées comme " Déserts Médicaux " ...
Le médecin généraliste est-il un acteur important, obligatoire, pour chacun ?
Le médecin généraliste est un acteur essentiel du système de santé en France, et son rôle est quasi indispensable pour chaque personne, à plusieurs niveaux :1. Premier recours médical
C’est le professionnel de santé de première intention, celui que l’on consulte en priorité pour tout problème de santé courant :
- diagnostics,
- prescriptions de traitements,
- bilans de santé,
- suivi de pathologies chroniques (diabète, hypertension, etc.),
- orientation vers un spécialiste si besoin.
2. Suivi médical régulier et global
Il connaît l’historique médical de ses patients, ce qui lui permet de proposer un suivi personnalisé et continu, intégrant :
- prévention (vaccins, dépistages),
- conseils hygiéno-diététiques,
- coordination des soins.
3. Rôle administratif et réglementaire, obligations
* En pratique, Il est obligatoire de déclarer un médecin traitant à l’Assurance Maladie pour bénéficier du parcours de soins coordonnés (prise en charge optimale, continuité des soins, meilleur remboursement).
* Sans médecin traitant déclaré, les remboursements sont moins avantageux.
* Non, légalement, il n’est pas strictement obligatoire d’avoir un médecin généraliste attitré, mais cela complique l’accès aux soins et réduit le remboursement.
4. Point de contact humain
Au-delà de l’aspect médical, il joue souvent un rôle d’écoute, de confiance et de soutien psychologique, notamment dans les situations difficiles (deuil, isolement, anxiété…).

Médecin Généraliste : des cabinets qui ferment de plus en plus !!!
Aperçu des effets de la diminution ou de l'absence de médecin traitant, à l’échelle individuelle ou collective :
A - À l’échelle individuelle1. Moins de remboursement
* Si vous n’avez pas de médecin traitant déclaré, la Sécurité sociale vous rembourse 30 % au lieu de 70 % sur les consultations de médecins spécialistes (hors exceptions).
* Cela entraîne un reste à charge plus important.
2. Perte de temps et d’accès aux soins
* Plus difficile de trouver un médecin disponible, surtout en zone sous-dotée.
* Certains médecins refusent de voir de nouveaux patients non déclarés.
* Cela peut conduire à un recours excessif aux urgences, pour des problèmes bénins.
3. Moins de suivi et plus de risques
* Sans médecin traitant, pas de suivi régulier : bilans sanguins, dépistages, prévention oubliés.
* Maladies chroniques (diabète, tension, asthme) moins bien surveillées → risques de complications.
B - À l’échelle collective et territoriale
4. Désorganisation du système de soins
* Le parcours de soins repose sur la coordination autour du médecin généraliste.
* Sans lui, le système est plus fragmenté, coûteux et moins efficace.
5. Saturation des services d’urgence
* Les patients sans solution de soins courants se tournent vers les urgences hospitalières, ce qui engorge les hôpitaux.
* Cela retarde la prise en charge des vraies urgences.
6. Vulnérabilité accrue des personnes âgées
* Les personnes âgées sans médecin traitant sont plus à risque de décompensation (perte d’autonomie soudaine) car elles n’ont pas de suivi adapté ni d’alerte précoce.
C - Statistiques, France, 2023)
* Plus de 6 millions de Français n’avaient pas de médecin traitant déclaré, dont 714 000 en ALD (affections de longue durée).
* De nombreuses régions manquent de généralistes : on parle alors de déserts médicaux.
Les déserts médicaux sont-ils une fatalité ?
- Pour le cas qui nous préoccupe : la Ville de Camon.Environ 180 médecins généralistes exercent directement dans la commune d’Amiens (80000). (statistiques de 2023)
Ce qui nous donne donc, un ratio ≃ 13,3 généralistes pour 10 000 habitants, soit 1 médecin pour 753 habitants.
Une densité largement supérieure à la moyenne nationale (≈ 8,2/10 000) .
Si on inclut l’agglomération proche (voisinage immédiat de 10 km environ), le chiffre monte à 300 médecins généralistes approximativement.

maison médicale : la Commune de Camon, dans la Somme, en perte de vitesse
- en général:Non, les déserts médicaux ne sont pas une fatalité, mais ils représentent un défi majeur, complexe et multidimensionnel. Il existe des solutions concrètes, certaines déjà en cours d’expérimentation ou d’application, mais leur efficacité dépend de volontés politiques, locales et professionnelles.
Qu’est-ce qu’un désert médical ?
Un désert médical désigne une zone où l’offre de soins est insuffisante par rapport aux besoins de la population, notamment en médecine générale. Cela peut concerner :* Le nombre de médecins disponibles,
* Le temps d'attente pour une consultation,
* La distance à parcourir pour consulter.
Pourquoi ce n’est pas une fatalité ?
1. Des leviers d’action existent
* Incitations financières pour attirer les médecins (primes, exonérations fiscales, aides à l'installation).
* Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) pour offrir un cadre de travail collaboratif.
* Développement de la télémédecine, qui réduit la dépendance à la distance physique.
* Remplacement plus souple et temps partiels partagés pour permettre un exercice plus attractif.
* Déconcentration de la formation médicale : créer des antennes universitaires hors grandes villes.
2. Certaines communes ont inversé la tendance
* Des mairies financent ou hébergent gratuitement des cabinets.
* Certaines régions créent des centres de santé publics, où les médecins sont salariés.
* Partenariats entre collectivités et universités pour accueillir des internes en stage → effet “installation”.
3. Les jeunes médecins ne rejettent pas forcément les zones rurales
( Contrairement aux idées reçues ... )
* Beaucoup veulent un meilleur équilibre vie pro/perso, que peuvent offrir les petites villes.
* Ce qui rebute souvent, c’est l’isolement professionnel → d’où l’intérêt des structures collectives (MSP, réseaux).
4. Mais des obstacles demeurent
* Charge administrative lourde.
* Vie personnelle des praticiens (logement, emploi du conjoint, écoles pour les enfants).
* Manque de coordination entre l’État, les ARS, et les collectivités locales.
5. Conclusion
Les déserts médicaux ne sont pas inévitables, mais il faut :
* Agir simultanément sur plusieurs fronts (formation, incitation, conditions d’exercice, territorialisation).
* Adapter les solutions au terrain (pas de modèle unique).
* Engager un effort durable : les effets ne sont visibles qu’à moyen terme.
enjoy :)
© refOK.fr - duplication interdite