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Appel à un rassemblement unitaire contre les discours de haine, pour la dignité et l'égalité !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Rassemblement le 12 Juin 2025 à 18h Place de la République à Paris, à l'appel de plusieurs collectifs et syndicats.

Le racisme tue ! Nous exigeons des actes !

Le meurtre raciste de Hichem Miraoui à Puget-sur-Argens n'est ni un fait divers ni un accident. Il s'agit d'un acte politique, un attentat haineux nourri par des années de banalisation des discours racistes, xénophobes, islamophobes.

Assez ! Ibrahim Ali, tué à Marseille le 21 février 1995 par des colleurs d'affiches du Front national ; Brahim Bouarram, jeté dans la Seine et tué le 1er mai 1995 par des manifestants d'extrême droite ; Djamel Benjaballah, assassiné le 31 août 2024 par un militant néonazi ; Aboubakar Cissé, abattu dans une mosquée le 25 avril 2025 par un raciste islamophobe ; et, aujourd'hui, Hichem Miraoui, tué à Puget-sur-Argens. La Liste est longue.

Jusqu'à quand resterons-nous silencieux ?

Un crime raciste clairement revendiqué dans des vidéos publiées par l'assassin, où il exprimait sa volonté de « tuer des étrangers » tout en se réclamant de l'idéologie d'extrême droite. Le Parquet national antiterroriste (PNAT) s'est saisi de l'affaire, en raison du caractère politique de l'acte.

Ce crime, comme les précédents, sont le résultat direct et tragique de la banalisation des discours de haine. Des partis d'extrême droite, relayés par toutes sortes de figures politiques et des médias nauséabonds alimentent sans relâche un climat de stigmatisation. Des propos racistes, xénophobes, négrophobes et islamophobes sont relayés et normalisés, jusqu'à devenir un bruit de fond quotidien. Et quand la parole haineuse devient la norme, elle prépare le passage à l'acte.

Nous, organisations issues de l'immigration et des quartiers, les collectifs luttons contre le racisme institutionnel, syndicats, associations, citoyennes et citoyens engagés, nous appelons à une grande mobilisation pour exiger :

  • la fin de l'impunité des discours racistes, xénophobes et islamophobes dans l'espace public ;
  • la mise en œuvre effective de la loi contre le racisme et l'antisémitisme concernant les actes et propos racistes et islamophobes qui visent les citoyens de culture musulmane ;
  • la mise en place d'un plan national de lutte contre le racisme institutionnel ;
  • la promotion, dans les écoles, les médias et les institutions publiques, des valeurs de fraternité, d'égalité, de tolérance et de respect, indispensables à une société réellement plurielle et solidaire ;
  • une réelle mobilisation des institutions contre les discriminations systémiques ;

Nous n'attendrons pas la prochaine victime pour nous faire entendre.
Le racisme tue. Nous exigeons des actes.

Rassemblement place de la République, à Paris, jeudi 12 juin 2025, à 18 heures

Liste complète des signataires sur le site du Gisti

Jeudi 12 juin 14h : Urgence Kanaky - Mobilisation à Paris

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Un moment clé et historique !
RDV pour un rassemblement de soutien aux prisonniers politiques de Kanaky pour leurs audiences d'appel pour leur libération !
Audience d'appel pour leur libération le jeudi 12 juin 2025. Rassemblement place du Châtelet à partir de 14H.

Audience d'appel pour leur libération le jeudi 12 juin 2025. Rassemblement place du Châtelet à partir de 14H.

PLUS QUE JAMAIS, les kanak ont besoins de notre mobilisation à Paris.

"Les juges ordonnent la remise en liberté de Christian Tein et d'autres indépendantistes kanak détenus dans l'Hexagone.
Dans une ordonnance rendue mardi, le tribunal judiciaire de Paris a estimé qu'il n'y avait pas lieu de maintenir en détention Christian Tein ainsi que trois responsables de cellule de coordination des actions de terrain. Le parquet a fait appel." (Le Monde, 3 juin 2025)

Alors qu'ils sont détenus depuis presque une année, les juges estiment que rien ne justifie la détention. Déporté'es à 20.000 km de leurs familles pour raisons politiques, nous devons plus que jamais montrer notre solidarité, notre hospitalité aux prisonniers Kanak. Aussi, EN PARTAGEANT LARGEMENT, montrer au gouvernement que Paris et la métropole soutiennent les Kanak et souhaitent sauver ce qu'il reste d'un trop long processus de décolonisation. Il faut rappeler que la Kanaky-Nouvelle-Caledonie est encore inscrite sur la liste de l'ONU des territoires à décoloniser.

Partagez, appelez vos ami'es, et rejoignez nous.
plus d'info sur le compte instagram : @solidaritekanaky

La restructuration impérialiste de l'État

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

La restructuration autoritaire de l'État impérialiste, en intégrant des éléments du fascisme et du réformisme, produit un régime qui se présente comme leur dépassement dialectique.

Troisième contribution à la critique de l'impérialisme et de la restructuration autoritaire de l'État.

Les précédentes contributions :

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Changement de régime

Le renforcement de la fraction impérialiste de la bourgeoisie s'accompagne d'une forme de subordination fonctionnelle des États-nations, en proie à d'importantes restructurations internes visant à les transformer en courroies de transmission des intérêts économiques et stratégiques de l'impérialisme dominant. [1] Nous assistons alors à la mue de l'État constitutionnel bourgeois en État fort et "illibéral", et à l'instauration de ce que nous qualifierons ici de démocratie armée. La fonction essentielle de ce nouvel État est l'anéantissement de toute perspective révolutionnaire et de tout comportement antagoniste de classe, la pacification et l'unification de son aire nationale par la contre-révolution préventive. Le marché de l'armement et de l'innovation technologique assure le diffusion mondiale des nouveaux outils répressifs, vendus à prix d'or aux pays émergents et aux régimes compradores, et l'extension infinie du domaine de la guerre policière contre les populations.

Comme tous les processus historiques, celui-ci avance sur les jambes des hommes. L'émergence de la bourgeoisie impérialiste interne comme fraction dominante du capital a vu l'affirmation dans les articulations vitales du pouvoir d'un personnel économique, politique et militaire incarnant et exprimant ses intérêts ; d'une bureaucratie européenne sélectionnée et qualifiée non plus par les anciennes écoles des partis, mais directement manufacturée dans les écoles de commerce et de management, dans les fondations et autres usines à cerveaux gestionnaires. Ce nouveau personnel politique est devenu hégémonique au sein des appareils de domination – organes du pouvoir étatique, cabinets de gouvernement, banque nationale, organisations patronales, médias de masse.

L'ascension de cette fraction de la bourgeoisie est indissociable de la crise d'hégémonie actuelle et de la faillite des partis traditionnels (dont la crédibilité dépend de la capacité, désormais nulle, à prolonger l'ancien compromis de classe). Produit de la crise de régime, elle doit la mener à son terme au risque de s'y perdre. Afin de compenser l'effritement continu de sa légitimité et le caractère extrêmement réduit de sa base sociale, elle intègre la rhétorique et le personnel politique de ses oppositions les plus compatibles – en l'occurrence, de la droite et de l'extrême droite, avec lesquelles elle partage une conception autoritaire et cynique de l'exercice du pouvoir.

Contrairement aux apparences, la crise qui frappe l'État (dont la dissolution de l'Assemblée en juin 2024 était une manifestation bruyante) ne pousse nullement à sa désintégration, mais plutôt à sa restructuration. Centralisation rigide des structures étatiques sous le contrôle de l'exécutif, dépérissement du parlementarisme, extension et normalisation de l'état d'exception, recours facilité aux unités d'élite de répression et usage systématique d'armes de guerre dans le maintien de l'ordre, criminalisation intensive de l'action directe et des modes même pacifiés et symboliques d'affrontement : la restructuration politique intègre, à travers la contre-révolution préventive, les formes de gouvernance jusqu'ici antagonistes du réformisme et de l'anéantissement pour affronter une aire nationale chaque jour plus ingouvernable, et un contexte international défavorable à la fraction impérialiste de la bourgeoisie.

Ce qui se joue dans ce « processus de fascisation », c'est bien la mise en stase de la lutte des classes, l'endiguement des contradictions sociales par la promotion de la communauté nationale excluante, et donc l'anéantissement du projet de recomposition du conflit de classe sur un programme antagoniste.

Actes manqués

La démocratie n'est plus la forme politique optimale pour le capitalisme. Les conquêtes sociales exercent une trop forte pression négative sur les taux de profit, dont il convient de se débarrasser à la source, en détruisant méthodiquement tout ce qui permet la revendication, l'organisation et la lutte.

De ce point de vue, toute rencontre avortée entre les différents secteurs de la classe susceptibles d'entrer en conflit ouvert avec l'État joue en faveur de sa restructuration. Le rejet initial du mouvement des gilets jaunes par les centrales syndicales a joué dans leur incapacité à construire la grève générale demandée par le mouvement, à laquelle les segments syndiqués de la classe étaient favorables. Après ce raté historique, et une fois la révolte mise en stase, rien ne semblait plus retenir l'accélération de la restructuration.

Pourtant, d'autres occasions manquées auraient pu venir entraver ce processus en relançant le cycle de violence de masse ouvert en novembre 2018, mais aussi le processus de recomposition de la conscience de classe rendu possible par la rencontre entre les segments organisés du vieux mouvement ouvrier et le prolétariat atomisé par la restructuration néolibérale. On pense par exemple au choix, à gauche, de concentrer le débat profond ouvert par la pandémie sur la dimension sanitaire (services publics, défense du secteur médical, critique de Big Pharma) sans jamais poser la question fondamentale pourtant posée par le mouvement des gilets jaunes : celle du pouvoir ; de l'instrumentalisation technocratique de la science comme argument d'autorité justifiant d'écarter les masses des grandes décisions, au lendemain du plus grand mouvement d'occupations et d'assemblées populaires depuis mai 68. Plus tard, on retiendra la fébrilité de la gauche devant le démarrage incontrôlé du mouvement contre la Loi Sécurité Globale, stoppé net avant d'avoir pu éprouver ses forces.

Le seul moyen d'enrayer la restructuration autoritaire de l'État, c'est de l'attaquer. Après le reflux du mouvement des gilets jaunes, le pouvoir avait les mains libres pour réprimer à outrance les cortèges offensifs des Soulèvements de la Terre, allant de tentative de mutilation en tentative de meurtre et les justifiant par une criminalisation en terrorisme du mouvement écologiste. Exit la possibilité de reproduire le modèle dans les métropoles ; exit aussi le sujet écologiste du débat public. Et quand sa violence a dû s'abattre sur la jeunesse ghettoïsée, ce sont les corps d'élite qui ont pris en charge l'entreprise de terreur, ses mutilations, rafles et exécutions extrajudiciaires. Le mouvement des retraites était la queue de comète d'une dynamique déclinante. L'affrontement unitaire espéré ne pouvait réellement avoir lieu, car il a avait déjà éclaté de manière fragmenté, séparé. Sa mise en stase avait figé le processus de recomposition de la conscience de classe. [2] Il était évident que ce processus ne pouvait être relancé par ceux-là même qui avaient mené à sa ruine au lendemain de la Seconde guerre mondiale (staliniens, sociaux-démocrates, progressistes libéraux).

Le nouvel État ne sera ni fasciste ni social-démocrate

1. Par-delà de la Constitution

Dans les États constitutionnels bourgeois, le Parlement se présente historiquement comme le siège institutionnel d'une lutte entre partis et d'une synthèse des divers intérêts particuliers qui s'y coagulent. Il décline aujourd'hui irrémédiablement devant un exécutif directement composé par le personnel politique impérialiste, qui interprète et manie la Constitution au service de ses intérêts immédiats et de la préservation de son pouvoir jusqu'au terme de l'actuel mandat présidentiel – a minima.

Les rôles sont comme inversés : dans la tradition libérale-démocrate, l'État se posait comme expression des différents partis ; dans la tradition impérialiste, ce sont désormais les partis qui sont l'expression de l'État, dominé presque exclusivement par une seule fraction de la bourgeoisie. Quant à l'exécutif, il n'est plus l'expression politique des rapports de force au sein du Parlement, mais l'instrument presque autonome des intérêts de la bourgeoisie impérialiste dans l'espace national.

D'où la difficulté grandissante à distinguer raison d'État de volonté de l'exécutif. D'où, aussi, le caractère ambivalent et contradictoire d'un homme comme Macron, dont les volte-faces et les coups politiques doivent être compris comme autant de tentatives de raccorder les bouts d'une hégémonie en pleine désintégration. Plus l'éclatement sera grand, plus il faudra d'autoritarisme pour le mettre en stase. Pour le dire autrement, l'autoritarisme d'un régime est toujours inversement proportionnel à sa consistance idéologique.

Le changement de régime n'a pas commencé, il est sur le point d'aboutir.

2. Sur la social-démocratie

La social-démocratie est un phénomène typique des phases du développement capitaliste dans lesquelles les crises suivent encore un modèle cyclique. En sortant des périodes de dépression, le capitalisme peut, en recourant à une politique réformiste, acheter les couches de l'aristocratie ouvrière qui constituent la base de masse de la social-démocratie historique – historiquement aux dépens des paysans, puisque la reprise se fait au détriment des campagnes. L'intégration positive de segments qualifiés du prolétariat au développement capitaliste s'accompagne de l'intégration temporaire des cadres sociaux-démocrates au bloc social dominant.

Il s'agit là d'une alliance à la fois sociale et politique : les cadres sociaux-démocrates et l'aristocratie ouvrière, nourrissent des aspirations réalistes à l'ascension sociale, se trouvent des intérêts communs avec la bourgeoisie : reprise de l'accumulation, restructuration de la production, défense de la propriété privée (devenue accessible). Une telle alliance de circonstance, qui s'explique également par l'autonomie relative de l'État vis-à-vis de l'Économie au siècle dernier, semble improbable à notre stade du capitalisme. Tout comme il paraît insuffisant, voire stérile, de se contenter de faire passer l'appareil d'État tel qu'il existe sous le contrôle des travailleurs.

3. Sur l'étatisation

L'affirmation de l'État impérialiste marque l'achèvement du processus d'étatisation de la société. Le caractère totalisant et totalitaire de la domination crée un clivage irrémédiable entre appareils et société civile organisée, les uns et l'autre s'opposant dans leurs intérêts antagonistes. Le dialogue social est rompu, les partenaires sociaux et les corps intermédiaires traditionnels, intégrés, sont hors-jeu. D'où la volonté des centrales syndicales de reprendre le contrôle sur les luttes autonomes des travailleurs, de restaurer leur hégémonie pour regagner leur statut vis-à-vis du pouvoir. D'où, aussi, leur rapprochement avec la gauche parlementaire, dont elles s'étaient relativement affranchies depuis la faillite du PCF.

Mais l'étatisation effrayante de la société constitue aussi, malgré elle, un facteur d'unification de luttes et de simplification des médiations : la population sait désormais qu'elle doit s'adresser directement à l'État pour se faire entendre, et a compris comment elle devait lui parler. Dans cette situation, même les luttes les plus encadrées, sectorielles, corporatives, présentent le risque de déborder leurs médiateurs et de prendre un tournant moins conservateur.

La survie du système capitaliste dépend à présent de sa capacité à enrayer la recomposition d'un camp révolutionnaire et anéantir ses forces avant qu'elles ne puissent se déployer dans toute leur puissance. Dans cette situation, la social-démocratie traverse une crise existentielle liée à deux facteurs essentiels : d'une part, l'impossible d'intégration positive de nouveaux segments du prolétariat métropolitain (aristocratie salariée), qui se manifeste dans la re-prolétarisation progressive des classes dites moyennes ; d'autre part, la réduction de la lutte à la défense des petits privilèges corporatistes, qui fait obstacle à la conscientisation de classe.

On pourrait penser que son recul est la conséquence de la poussée autoritaire. Or, réforme et anéantissement ne sont jamais séparés et ne peuvent être compris que comme deux phénomènes consubstantiels.

Le réformisme n'est pas une politique de la classe ouvrière, mais une politique de l'État impérialiste contre le prolétariat métropolitain. Dans la crise d'hégémonie, le rapport coût-bénéfice étant défavorable au réformisme, les États impérialistes se durcissent, mais provoquent du même coup un regain des luttes du prolétariat métropolitain pour ses conditions de vie. Tout l'enjeu pour le camp révolutionnaire est alors de radicaliser ces luttes pour affronter la violence répressive tout en dépassant les logiques d'intégration et de pacification du réformisme en crise.

4. Nature du nouvel État

Le nouvel État se présente comme une structure réformiste-répressive hautement intégrée et centralisée. D'une part, nous avons les instruments pacifiques dont l'objectif est d'obtenir le consentement des masses : partis institutionnels, syndicats, médias, etc. D'autre part, nous avons les instruments militaires dont l'objectif est l'anéantissement : unités d'élite, prisons spéciales, tribunaux, etc. Ces deux éléments coexistent et fonctionnent dans le cadre d'une même politique. Ce sont des formes du même État. Cette coexistence des fonctions réformistes-répressives subit ensuite, selon les phases du cycle économique, des modifications qualitatives d'une certaine importance, mais qui ne sont pas de nature à affecter la substance de l'État impérialiste.

Dans les phases d'expansion économique, le visage humain et pacifique du réformisme cache les dents d'acier et la paix semble régner. Mais ce n'est jamais autre chose qu'une paix armée. Au contraire, dans la phase de crise économique, les armes apparaissent dans toute leur splendeur, et les relations entre l'État et la société se militarisent de plus en plus. Ce n'est pas pour cela que l'État impérialiste renonce à utiliser le réformisme. C'est seulement que celui-ci, ayant perdu sa base matérielle, se transforme en « pure idéologie » dont la fonction peut alors se résumer à une forme de contrôle des masses.

Dans le passage de la paix armée à la guerre, l'affrontement entre révolution et contre-révolution devient plus direct et plus général, mais il n'y a pas, à proprement dit, de transformation de l'État démocratique en État fasciste. Au contraire, nous sommes toujours en présence d'un État qui, en se restructurant, a subi des changements dans le poids spécifique de ses composantes fondamentales (et dans l'équilibre entre ces composantes) : auparavant, les instruments pacifiques-réformistes prédominaient sur les instruments militaro-répressifs ; aujourd'hui, c'est plutôt l'anéantissement qui prédomine et qui se subordonne la fonction réformiste.

Le fascisme et la social-démocratie ont été des formes politiques oscillantes que le pouvoir de la bourgeoisie a assumées dans la phase du capitalisme monopolistique national – on pourrait même dire, en simplifiant la chose, que fascisme et social-démocratie se sont historiquement exclus l'un l'autre. Dans l'État impérialiste, cependant, la substance de ces formes politiques coexiste, donnant naissance à un régime original qui n'est donc ni proprement fasciste ni proprement social-démocrate, mais qui représente un dépassement dialectique de l'un et de l'autre.

Le cas de Javier Milei en Argentine, et avec lui l'engouement libertarien qu'il suscite chez les conservateurs et les populistes réactionnaires, sont symptomatiques de ce dépassement-restructuration, qui ne manquera pas de donner le ton à de nouveaux césarismes dans les années à venir. Javier Milei n'est pas un dictateur, et son régime n'est pas une dictature : ce qui se joue en Argentine peut raviver les souvenirs de la junte qui a sévi entre 1976 et 1983, mais n'en est nullement la reproduction. De même, les régimes d'extrême droite qualifiés d'illibéraux par les uns et de quasi-fascistes par les autres (Orban Hongrie, Meloni en Italie, Vučić en Serbie, Duda en Pologne) sont bien le fruit de tendances internes des démocraties représentatives à l'étatisme autoritaire.

Il ne s'agit pas là de régimes d'exception nés du renversement des institutions démocratiques et parlementaires de ces pays, ou de la reprise en main radicale et organisée des secteurs et des institutions moins démocratiques – église, armée, bureaucratie, etc. Il faut regarder en face cette tendance endogène de la démocratie, et refuser le perpétuel sursis qu'elle fait peser sur nous.

5. De quoi la fascisation est-elle le nom ?

La phase de transition de la paix armée à la guerre est généralement identifiée à un processus de fascisation, et la forme politique de l'État dans cette phase à un « nouveau fascisme ». Ces notions restent pertinentes à condition de les redéfinir au-delà de leur contenu passé, historique ; à condition qu'elles ne servent pas seulement à cocher les cases d'une définition canonique de ce que furent les fascismes, mais plutôt qu'elles nous offrent une méthode pour le présent. Cette méthode doit venir de l'analyse des contradictions et des paradoxes des formes historiques du fascisme, pour en extraire la pulsion essentielle qui les a rendues possibles : pulsion de violence et de mort qui, subvertissant l'idée de Progrès pour la retourner contre la promesse de l'Égalité dans un monde bouleversé, en proie à un déclinisme paranoïaque, a persuadé les masses que leur salut viendraient de leur soumission totale à un sauveur suprême.

Le fascisme n'est pas un phénomène métahistorique (c'est-à-dire en dehors de l'histoire), mais représente la forme prise par l'État bourgeois à un stade donné de développement des forces productives (capitalisme monopolistique sur une base nationale). En tant que tel, il présente des spécificités que l'on ne retrouve pas dans l'État impérialiste des multinationales, qui conserve les éléments de modernisation de crise issus du fascisme – et plus généralement des états d'exception de l'entre-deux-guerres. Ces éléments, qui sont venus perfectionner les outils contre-révolutionnaires, aiguiser les armes de la contre-révolution préventive, ont perdu leur dimension anticommuniste et autarcique. Ils sont désormais on ne peut plus républicains, intégrés à notre État de droit. Ils servent l'ordre public interne, mais ont aussi contribué à forgé les outils répressifs de la construction européenne libérale, au service de ce que Poulantzas désignait comme bourgeoisies "internes".

6. Un État de crise

L'État impérialiste est un État de classe et de crise. D'une part, il approfondit la crise dans la mesure où la fraction impérialiste de la bourgeoisie utilise l'appareil étatique à ses fins et accélère le pillage de la sphère dite publique. D'autre part, il se présente comme un instrument de la résolution de la crise dans la mesure où, du fait de sa nature de classe (et non de fraction de classe), il assume une certaine autonomie vis-à-vis des différentes fractions pour organiser l'intérêt collectif de la bourgeoisie sur le long terme.

Mais cette fonction d'arbitrage entre les différentes fractions du capital est mise à mal du fait du caractère multinational des intérêts de la fraction dominante et de son hégémonie dans l'appareil d'État. Pour le dire autrement, la capacité de l'État à organiser l'intérêt collectif des différentes fractions de la bourgeoisie sur le long terme est inversement proportionnelle à l'hégémonie de la fraction au pouvoir, et repose traditionnellement sur le caractère national des fractions concurrentes.

Aux révolutionnaires

L'ère de l'État-nation laisse place à celle de l'État des multinationales. Comme pour tout processus historique, on ne peut pas simplement appuyer sur pause et revenir en arrière. N'en déplaise aux populistes qui promettent la réindustrialisation heureuse, avec leur rhétorique confuse autour de la valeur travail et de l'économie réelle (opposée à une économie abstraite, financière, qui respire bon les vieux clichés antisémites). Pas plus qu'on ne peut ressusciter les vieux sujets historiques, peuples en armes et prolétaires gardes rouges, pour rejouer le passé et déjouer les "déviations" et la "dégénérescence" (l'intégration). La rhétorique populiste de gauche d'un Ruffin autour de la réindustrialisation procède précisément de cette logique viciée, qui convoque le spectre d'une classe pour mieux en occulter la réalité contemporaine ; qui joue le prolétaire national contre le prolétaire étranger au moment où le prolétariat devient la classe numériquement majoritaire à l'échelle mondiale, et après que le caractère multinational des intérêts de la bourgeoisie aient conduit au dépassement de son caractère national.

Il y aurait également beaucoup à dire à propos de la mobilisation positive du concept de "nation" par les insoumis ou les bouteldjistes, dont l'anachronisme interroge le sérieux de leur proposition politique autant que son caractère réellement émancipateur. Nous nous contenterons de dire que le peuple, c'est le troupeau qui se prend pour le berger. Que la nation, c'est l'illusion d'unité qui fait marcher le troupeau au pas. Que la patrie, c'est le prétexte qui mène au sacrifice, la représentation unitaire affective qu'il suffit de déclarer "en danger" pour mener le troupeau à l'abattoir.

Contre la restructuration impérialiste, le prolétariat métropolitain et le camp révolutionnaire doivent porter un processus antagoniste, une perspective de rupture qui refuse de se laisser capturer par les logiques d'unité nationale, de représentation populaire et de limitation de la communauté humaine aux frontières administrées. Un processus antagoniste ne peut exister qu'au sein de communautés partisanes, c'est-à-dire de communautés humaines fondées sur la libre association, dont les conditions d'existence ne soient pas passivement indexées sur le niveau de confort moyen autorisé par le régime de survie augmentée, dont les formes d'organisation ne soient pas que l'héritage d'un état de fait. Que ces conditions et ces formes soient au contraire le résultat d'une négation de l'ordre établi, seule décision qui appartienne encore aux individus, seul acte qui puisse poser les bases d'une humanité qui ne se laisse pas figer.

Réseau de Sédition Antagoniste

[1] Ceci vaut également pour les communautés d'États-nations comme l'Union Européenne dont les intérêts, bien que parfois contradictoires et concurrents, restent dépendants de ceux des États-Unis.

[2] Condition indispensable au passage de la classe en soi à la classe pour soi, susceptible de faire irruption sur la scène historique et de changer l'ordre des choses.

Ce texte s'inscrit dans une réflexion plus large sur la nature de la crise en cours et sur ses implications stratégiques. Cette réflexion s'articule dans une série de textes en cours de rédaction ou de finalisation portant sur l'impérialisme et la restructuration autoritaire de l'État, le nouveau paradigme répressif et la reconfiguration de l'antagonisme de classe, les formes et les tâches de l'organisation révolutionnaire.

Pourquoi les Féministes révolutionnaires appellent à rejoindre la coalition Guerre à la guerre

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Pour désarmer le militarisme et enrayer la course à l'armement : mobilisons-nous du 20 au 22 juin prochain contre la tenue du salon du Bourget.

Féministes parce que révolutionnaires

Nous sommes un collectif féministe né en 2016 des mobilisations contre la loi Travail. Nous défendons un féminisme révolutionnaire anticapitaliste, antiraciste, antifasciste, pro droits des personnes trans, respectueux des droits de travailleur·euses du sexe et radicalement solidaires des peuples opprimés.

Par la grève féministe, nous pensons qu'il est possible d'arracher de nouveaux droits et se rapprocher de notre horizon : le renversement complet du système pour des vies dignes, libres, sans exploitation ni violences. 

À notre échelle, partout où l'extrême droite menace nos choix, nos corps et nos vies, partout nous la combattons – comme dans les rues de Paris le 8 mars dernier, où un bloc unitaire féministe et antifasciste est parvenu à mettre en échec le collectif d'extrême droite Némésis et le groupe impérialiste pro-Nethanyaou Nous Vivrons.

Face à la répression : unissons nos forces

Si nous avons déjoué la récente tentative des groupes réactionnaires Némésis et Nous Vivrons de s'imposer à nos mobilisations, le contexte reste celui d'une répression permanente du mouvement de solidarité avec la Palestine et des personnes migrantes, et de tentatives de fragmentation de nos luttes antiracistes, anticoloniales, antifascistes, écologistes et féministes : en témoignent les récentes décisions grossièrement autoritaires de dissolution d'Urgence Palestine et de la Jeune Garde.

Il est de notre responsabilité collective de nous dresser contre la montée du fascisme ; contre la politique génocidaire du gouvernement Israélien ; contre la restriction de nos libertés au nom de la préférence nationale, de guerres extérieures et de menaces intérieures mobilisées à l'envi pour le maintien d'un ordre raciste, capitaliste et patriarcal.

Le capitalisme, c'est toujours la guerre

Nous reprenons avec force l'appel lancé en 1915 par la Conférence internationale des femmes socialistes unies contre la guerre :

« À bas la guerre, à bas le capitalisme, qui sacrifie des hécatombes d'êtres humains à la richesse et au pouvoir des classes possédantes !  » 

Plus de 100 ans plus tard, alors que la vie est toujours plus chère, que le système capitaliste est à bout de souffle, que les coupes budgétaires dans la santé et l'éducation se multiplient, voilà ce qu'envisagent l'État français et les états-majors : rogner sur les droits des travailleur·euses, encourager l'économie de guerre et augmenter les dépenses militaires tout en puisant dans l'investissement privé, mais aussi et surtout dans l'argent public et, pourquoi pas, dans les épargnes des classes populaires.

Mais nos frontières ne suffisent guère : le capitalisme, par sa logique d'expansion et d'accumulation sans fin, a toujours besoin de la colonisation et des guerres impérialistes

Elles lui permettent de s'accaparer des ressources naturelles, des territoires et des biens communs, qui ne conduisent qu'à des dévastations et à l'enrichissement d'une poignée de banques, d'actionnaires et d'industriels de l'armement et de la défense - Thales, Dassault Aviation, Safran, pour n'en citer que quelques-uns en France. 

L'industrie militaire demeure un secteur extrêmement profitable qui dépend directement des besoins guerriers et sécuritaires des États, au service de leurs armées, de leurs forces de l'ordre et de leurs gardes-frontières.

Hier comme aujourd'hui, « les affaires fructifient sur des décombres » (Rosa Luxemburg).

Les féminismes blancs, rouages historiques de l'impérialisme colonial

La soi-disant défense des femmes opprimées dans les pays à conquérir et à coloniser a toujours été un des fondamentaux de la mission civilisatrice occidentale. Aujourd'hui, l'idée que nos sociétés européennes sont intrinsèquement plus favorables à l'émancipation des femmes est très largement partagée, des classes populaires aux élites. 

Elle va de pair avec la construction de la figure de l'étranger, souvent musulman, comme une menace, un potentiel terroriste et un oppresseur pour les femmes. Ce racisme et cette islamophobie, sous-couvert d'un discours pseudo-féministe, permettent de déshumaniser des populations entières ; ils servent à justifier autant les guerres coloniales dans un pays lointain que la répression brutale contre les populations issues de l'immigration et les classes populaires, désignées comme ennemi de l'intérieur. 

Des cérémonies de dévoilement forcé des algériennes par les colons, à la guerre pour « sauver les afghanes », en passant par le fémonationalisme du collectif identitaire Némésis, c'est la même logique qui est à l'œuvre. Une logique contre laquelle nous devons lutter chaque jour.

Nous nous engageons sans réserve dans le combat antimilitariste contre les guerres impérialistes faites au nom des « droits des femmes et minorités de genre » par ceux-là même qui les exploitent et les violentent, au Nord comme au Sud.

Les guerres empirent la condition de vie des femmes dans les pays attaqués et colonisés

L'utilisation du féminisme à des fins impérialistes est d'autant plus insupportable que ces conflits se révèlent être de véritables guerres contre les femmes

À travers le viol, qui est une arme de guerre à part entière utilisée par les colons pour asseoir leur domination sur les corps colonisés. N'oublions pas que pendant la guerre du Vietnam, les viols et la prostitution forcée sont devenus des pratiques tolérées voire encouragées. N'oublions pas que l'armée française en a fait de même pendant ses occupations au Sahel, comme au Tchad de 1983 à 1984. N'oublions pas que l'armée génocidaire israélienne a recours au viol pour dégrader et humilier les palestinien·nes, femmes et hommes confondus.

À travers la destruction du vivant qui a systématiquement un impact direct sur les femmes. Un exemple parmi tant d'autres : la multiplication des bases militaires et essais atomiques dans les atolls du pacifique ont non seulement réduit les ressources de pêche et d'agriculture, rendant la vie de plus en plus dure, mais ont aussi eu un effet dévastateur sur la santé des populations, notamment la santé reproductive des femmes, avec des fausses couches et malformations en grand nombre. 

Enfin, à travers la destruction des économies locales et des infrastructures indispensables à la subsistance et à la reproduction sociale des communautés, qui, au vu de la division genrée du travail, est en grande majorité à la charge des femmes : lorsqu'il n'y a plus d' épiceries, d'hôpitaux, de crèches, d'écoles, ce sont les femmes qui prennent en charge ce travail. En Ukraine, le soutien aux combattants au front et aux populations civiles est en grande partie assurée par le travail de reproduction et de résistance bénévole effectué par les femmes à l'arrière, en particulier celles des classes populaires.

Emprisonnées, affamées par les embargos économiques et les famines organisées, déplacées, blessées et tuées par les bombes, les frappes de drones, les mines, ou directement par les soldats sur le terrain... en temps de guerre, toute la survie quotidienne devient une bataille.

Les guerres empirent la condition de vie des femmes au coeur des états coloniaux

Faire la guerre à la guerre, c'est également rejeter le continuum de violences qui prend sa source à l'intérieur même du territoire national. Ici aussi, les femmes voient leur conditions de vie être dégradées par les logiques guerrières.

L'exacerbation du racisme transforme les femmes racisé·es, et notamment celles qui font le choix de porter le foulard, de victimes à sauver des bras de leurs pères, maris ou frères en menaces à écarter, au moins de l'espace public. 

La militarisation s'accompagne également de tout un ensemble de mesures austéritaires – destruction du système de santé et coupes dans le budget de l'éducation par exemple – dont les femmes sont les premières victimes. Au lendemain du discours martial de Macron, le patron du MEDEF, Patrick Martin, a suggéré de repousser l'âge de la retraite à 70 ans, afin de financer l'économie de guerre. Or, on sait que, au vu de leur précarité, les femmes seront les premières victimes d'une telle mesure. 

Enfin, la remilitarisation du pays commence par la remilitarisation des esprits : à l'école, avec les « classes engagées  » destinées à accélérer la mise en place du Service National Universel (SNU), ou par le biais d'une rhétorique nationaliste et nataliste appelant au « réarmement démographique ». 
Se préparer à la guerre, c'est renforcer le modèle patriarcal de la société et rigidifier les normes de genre afin de préparer les hommes aux combats et les femmes à leur rôle traditionnel de mères dociles et dévouées.

Révolution féministe ou barbarie

La guerre a des effets dévastateurs sur les femmes du monde entier, qu'il s'agisse de la manière dont elle exerce sa violence ou de son industrialisation. Elle est une entreprise de destruction organisée à l'intersection du patriarcat, du capitalisme et du colonialisme.

Une paix durable ne peut exister que si nous renversons ces trois piliers qui maintiennent le système debout. La libération des femmes et des minorités de genre ne pourra se réaliser qu'avec celles des peuples et des classes opprimées. 

Nous nous joignons à la coalition Guerre à la guerre

Parce que nous refusons de rester spectateur·ices de près d'un demi-million de Palestinien·nes confronté·es à une famine catastrophique imposée par Israël qui continue de larguer ses bombes sur la bande de Gaza pour mener à bien son projet génocidaire.

Parce que notre lutte pour l'émancipation de toustes passe par la lutte contre les guerres impérialistes, contre l'exploitation des populations colonisées, des travailleur·euses, des prisonnier·es et des personnes migrantes au profit de guerres et massacres. 

Parce que nous voulons arrêter les puissants et les bellicistes de ce monde : par la grève, par l'insubordination, par la révolte !

Parce que nous luttons pour un monde fondé sur la solidarité internationale, l'autodétermination des peuples, la répartition des richesses, la libre disposition de nos corps.

Nous appelons à rejoindre et soutenir les cadres antiracistes, anticolonialistes, de résistance au génocide en Palestine, de solidarité avec tous les peuples qui luttent pour leur libération et leur autodétermination. 

Pour désarmer le militarisme et enrayer la course à l'armement : mobilisons-nous du 20 au 22 juin prochain contre la tenue du salon du Bourget !

Pas de guerre entre les peuples, pas de paix entre les classes

PLANTONS, SEMONS ! Arrêtons le béton sur le Triangle de Gonesse.

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

24 heures pour sauver les terres nourricières de Gonesse
RENDEZ-VOUS sur le Triangle de Gonesse
Du samedi 14 juin 2025 à 17 h au dimanche 15 juin 2025 à 17 h

24 heures pour sauver les terres nourricières de Gonesse
RENDEZ-VOUS sur le Triangle de Gonesse
Du samedi 14 juin 2025 à 17 h au dimanche 15 juin 2025 à 17 h

Dans le cadre des actions des Soulèvements de la Seine, le CPTG vous invite à venir camper, planter, semer... vous informer sur la nouvelle enquête publique organisée par le préfet du Val d'Oise jusqu'au 30 juin 2025 pour la création d'une nouvelle zone d'activités de 122 ha à urbaniser sur le Triangle de Gonesse... et débattre des projets alternatifs possibles !

Les terres de Gonesse sont aujourd'hui au confluent des ravages du BTP (chantiers du Grand Paris) et de ceux de l'agro-industrie (agriculture céréalière intensive destinée à l'export mondial).

Depuis l'abandon du mégacentre commercial EuropaCity en novembre 2019, le préfet a réduit la zone à urbaniser de 300 hectares à 122 hectares. Ce sont 122 hectares de trop à l'heure du dérèglement climatique et du « consommer local », qui exigent de préserver les terres agricoles de proximité.

Le gouvernement et la Région Île-de-France s'entêtent à vouloir bétonner les terres les plus fertiles d'Europe : ils prévoient d'ores et déjà de construire une « Cité scolaire internationale » (collège, lycée, et même un internat) dans le bruit des avions qui décollent jour et nuit. Et comme dans toutes les zones d'activités autour de Roissy, ce sont des hangars de logistique – à cause de la création d'un échangeur routier – qui risquent au final de détruire les champs nourriciers.
Pourtant il est encore possible de sauver les terres du Triangle de Gonesse !

Il est encore possible de choisir

  • un projet alternatif, comme celui d'AgriParis Seine de restauration collective 100% bio, locale et de saison pour nourrir les enfants des écoles, les malades dans les hôpitaux et les résidents et personnels des EHPAD.
  • un projet nourricier pourra fédérer des agriculteurs déjà présents sur le Triangle de Gonesse, des maraîchers en recherche de foncier agricole pour s'installer, et des collectivités voulant s'engager dans cette démarche d'avenir, avec des maraîchers salariés (en régie).
  • un projet nourricier allant vers une plus grande sécurité alimentaire des Francilien·nes et une meilleure qualité de vie des habitant·es.

Sauver les terres agricoles de Gonesse :

c'est vital pour protéger les sols et l'eau et donc pouvoir manger sain,
c'est vital pour créer des emplois locaux,
c'est vital pour diminuer le réchauffement climatique en banlieue et avoir des espaces de respiration.

Le programme

Samedi 14 juin à partir de 17 h : installation du camping, chant, scène ouverte et veillée sous les étoiles. S'inscrire sur le site.

Dimanche 15 juin à partir de 10 h : plantations – puis Restauration sur place pour le pique-nique

À partir de 14 h : Conférence, avec :

Stéphane DUPRÉ, conseiller municipal délégué à la Démocratie alimentaire de ROMAINVILLE
Gilles BILLEN, chercheur émérite au CNRS, biogéochimiste, spécialiste des systèmes alimentaires et de l'agroécologie,
Prises de parole d'élu·es et associations

17 h : Fin du rassemblement

Le programme complet sera actualisé sur le site : https://ouiauxterresdegonesse.fr

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