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La ménagère de 50 ans, le bobo dynamique… et l’ado qui #LIKE

samedi 24 septembre 2011 à 12:32

Je marche dans la rue pour aller prendre mon train. Je passe devant un arrêt de bus que je connais bien ! Ben oui, j’ai attendu des heures à cet arrêt quand j’étais au lycée… et c’était il n’y a pas si longtemps !

Ho ! Justement, je vois le bus passer à côté de moi… Y’a un truc ÉNORME marqué tout le long de ses vitres :

POUR TA SÉCURITÉ, ÉVITE DE GESTICULER ! ;)

Qu’est-ce qu’il faut répondre ? « lol xD ok j’arrête de geiisticuler môssieur le chaffeur de bus ^^ :p » Les smileys ont été inventé sur l’Internet, qu’ils y restent.

Bon bref, j’oublie. Je monte dans mon train, je vais à la fac. Je prends un journal gratos, le 20 minutes. Surprise page 23 :

So Music, So Music… So hype, so trendy, j’ai pas besoin qu’on me parle avec des smileys, j’ai pas besoin qu’on me parle avec des « So » devant les mots non plus, monsieur le publicitaire. Le plus énervant, c’est que j’ai presque 20 ans et que la carte est JUSTEMENT réservée… aux gens de 20 ans. Je suis ciblé, tous mes amis sont ciblés…. mais je ne connais personne qui utilise « So » quand il parle.

ABDICATION. Je me dis que cette journée est nulle.

Je finis mes cours, je remonte dans le train et je geek un peu avec mon smartphone. Je regarde un peu ce qui se raconte sur Twitter, et je vois quelqu’un parler de SoSh, les nouveaux forfaits Orange pour les jeunes.

Quand un truc est fait « pour les jeunes », il faut s’inquiéter. Un truc pour les jeunes c’est par exemple une carte bancaire Twilight, la chanson d’une biatch qui fait « wizz lol mdr » ou des slogans comme #BOUGE #LIKE #PARTAGE (dédicace Charlotte !).

ALLO CRÉTIN DES BOIS ! ON CONNAIT D’AUTRES MOTS QUE « MOVE LIKE LOVE TWEET POST WIZZ » ET ON SAIT MÊME PARLER SANS HASHTAG !

Un message sur deux de Sosh, que ce soit sur Facebook ou Twitter, finit par un smiley, soit « :D » soit « :p » soit « :) ». Les mecs tweetent « « Gravé dans la Sosh » ! Bang. #SoshLine » Nan mais ils croient quoi ? Qu’on va rigoler et se dire que leurs tweets sont démentielement proches de notre façon de vivre ?

SANS BLAGUE !

Regardez cette photo :


Et regardez celle là :

So epic fail.

Heureusement, j’ai l’impression que l’effet Sosh ne prend pas. Leur page Facebook est à l’agonie côté interactivité avec les fans. C’est tout ce que je leur souhaite.

La Sorise sur le gâteau :

J’imagine les réunions de tous ces publicitaires vaseux qui raclent le fond des toilettes de l’Internet pour communiquer avec les jeunes portefeuilles sur pattes.

« Bon les mecs, on fait un produit jeune. Listez-moi toutes les frimousses avec des points virgules et des parenthèses que les jeunes utilisent, et tous les mots à la mode sur les réseaux sociaux. On va mélanger tout ça et faire un produit génial ».

Vous avez conçu des produits et des spots de pub pour « la ménagère de 50 ans ». Vous avez conçu des spots de pub et des produits pour « le jeune bobo dynamique ». Aujourd’hui, vous faites la même chose avec « l’ado de 20 ans qui wizz, qui lol et qui xD ».

A côté de vous, je respecte Jean-Pierre Pernault. Je préfère que les vieux voient les jeunes comme des loques feignantes sous-cultivées que comme des raclures de kikoolols fan de Twitlight. J’espère de tout mon cœur que vos produits seront des putains d’échecs monumentaux.

L’influence n’est pas un poison, c’est même la plus belle des choses

mardi 30 août 2011 à 16:06

S’il y a bien une chose sur terre que j’aime encore plus que le chocolat, c’est me faire influencer.

C’est marrant parce que sur l’Internet social, on parle beaucoup d’influence. Beaucoup trop, même. On cherche à classer les gens par critère d’influence et même qu’on invente des outils statistiques empiriques pour mesurer tout ça.

Ho mais, je me suis fait avoir moi aussi et je crois qu’on y est tous passé. Moi aussi j’ai bavé sur des classements d’influence, moi aussi j’ai suivi les « 10 façons de… » de Kriisiis, pensant que ce mec avait raison. Erreur de jeunesse, il faut y passer un jour pour se faire vacciner et prendre du recul.

Il y a un mois, je lisais la biographie de Linus Torvalds, le monsieur qui a mis au point Linux. Linux, c’est une grosse partie d’un célèbre système d’exploitation, concurrent de Windows. C’est une avancée technologique ET philosophique majeure en informatique. Je dis « philosophique » parce que Linus a démocratisé l’opensource, c’est à dire le fait de partager nos programmes informatiques librement avec le reste de la planète.

Dans sa biographie, Linus parle d’un livre d’Andrew Tanenbaum (un informaticien célèbre il y a 20 ans) qui a changé sa vie à tout jamais. « A TOUT JAMAIS ». Vous vous rappelez, vous, la dernière fois qu’un truc a changé votre vie à tout jamais ? Essayez de vous en souvenir.

Je dirai qu’en 1997, Front Page a changé ma vie à tout jamais, c’est grâce à ce logiciel que je me suis intéressé à Internet.  Et vous, qu’est-ce qui a changé votre vie, un jour, au hasard d’une rencontre ou d’une lecture ?

Beaucoup de gens mettent en parallèle « l’état d’influence » et « le leadership » L’influence n’est pas un système hiérarchique : si j’influence Bob, je ne suis pas le chef de Bob pour autant.

George Bernard Shaw disait :

« Si tu as une pomme, que j’ai une pomme, et que l’on échange nos pommes, nous aurons chacun une pomme. Mais si tu as une idée, que j’ai une idée et que l’on échange nos idées, nous aurons chacun deux idées. »

Pour moi, c’est ça l’influence, la belle influence. Les gens qui nous influencent ne sont pas des influenceurs mais des passionnés, avec des idées qui nous plaisent.

Sur Internet, les internautes « 2.0″ voient l’influence comme un poison. On m’a envoyé plusieurs mails en prétendant que fermer les commentaires de MANGE TA MAIN! étaient un moyen malsain d’influencer les lecteurs, parce que les commentaires des autres internautes aidaient à modérer mes propos. Je crois que ces gens n’ont rien compris.

C’est triste, l’influence ne devrait pas être considérée comme un risque, mais comme la plus belle façon de progresser. Malheureusement, la nature humaine a repris ses droits depuis longtemps et sur internet, l’influence est devenue une denrée rare, un truc à obtenir et à quantifier à tout prix. Voila pourquoi Klout et tous ces community-manager vaniteux me donnent la gerbe. Aucune passion, aucun fond, simplement de l’égo mal placé.

Bref, laissez-vous influencer et influencez-moi, s’il-vous-plait !

OMG, je viens de me faire clasher par ma boulangère !

jeudi 28 juillet 2011 à 13:25

Je me suis peut-être fait humilier par la boulangère, mais je sais compiler un noyau Linux, moi.

Tout a commencé avant-hier. Je faisais du shopping dans le centre de Lyon. Arrivé au rayon « homme » de chez Mango (quelle idée d’aller là bas), je demande de l’aide à une vendeuse. 

- Bonjour, je cherche un petit gilet pour l’automne, vous en avez ?

- Un gilet… un cardigan ?

- Un gilet vous savez ! Qui s’ouvre devant !

- Oui, on appelle ça un cardigan, dit-elle en gloussant.

Bon ben si tu veux, un cardigan. J’ose lui demander autre chose : un pantalon marron genre toile/coton.

- Je vois pas trop. Vous cherchez un chino ? me demande-t-elle sur un ton condescendant.

- Heu, oui, peut-être, un pantalon quoi.

Toujours gloussante, elle m’amène aux rayons des pantalons. En effet, je cherchais bien un chino.

Je choisis, je paie, je m’en vais, énervé. J’ai horreur d’être traité comme un idiot par des petits cons de vendeurs qui se considèrent comme l’élite de la mode. Je m’excuse de ne pas connaître la traduction du mot « gilet » et le « chino », connasse. Je ne reviendrai plus t’embêter, promis.

Le lendemain, journée de folie. Le midi, je me fais un repas devant la télé. Rien à regarder, je tombe sur Montagne TV (canal 177, tu arrives là quand tu as écumé toutes les autres chaines). Les paysages sont jolis alors je reste. Je me dis que si j’en avais l’occasion, j’irai bien me balader là bas un jour, dans le Vercors.

Puis le reporter interview un mec, la cinquantaine. Vous savez quoi ? Un gros troll le mec. Il râlait grave sur le mainstream qui venait passer ses vacances dans le Vercors. Il était né là, il avait grandit là, il voulait pas voir des étrangers (des étrangers français quoi) dans sa montagne. Parce que selon lui, les gens ne comprenaient pas la philosophie de la grimpette. Parce que voila, la montagne, c’est pour l’élite, pas pour Mr Michu.

Il m’a fait penser à certains Linuxiens intégristes, ou plus simplement, à certains Twittos. Ceux qui prônent Linux ou Twitter corps-et-âme à tout bout de champs mais qui râlent quand leur truc devient enfin accessible au grand public (je pense notamment à Ubuntu et à l’avènement de Twitter grâce/à cause des médias poubelles). Ce montagnard faisait pitié.

Aujourd’hui, je dois aller chercher du pain dans mon petit village. Je n’aime pas ça, je croise toujours des vieilles connaissances que je n’apprécie pas. J’y vais quand même. Je me force à sourire à la boulangère et à sa copine qui squattait à côté d’elle pour passer le temps (VDM).

- Bonjour, je voudrais une baguette et heuu, ah ben la grosse baguette là, et la plus petite juste à côté s’il-vous-plait.

- Heu non, on dit une flûte.

- Okay, je connais pas bien les noms désolé, mettez-moi une flûte !

- ça sera tout ?

- Non, mettez moi heuuu (je me penche pour lire)…. un pain au seigle. Heu non, les deux qu’il vous reste !

- Il ne me reste qu’un pain de seigle.

- Ben non j’en vois deux là.

- … *soupir* c’est un pain complet à côté monsieur.

 

OK. Je connais pas bien les noms des pains, biatch, mais je sais faire plein d’autres trucs. Je te jure. Je m’en vais avec mes pains plein de seigle et plein d’autres trucs chelou que j’ai acheté au hasard. Tout énervé.

En rentrant chez moi, je repensais à ces trois derniers jours.

J’ai toujours fréquenté des communautés internet, la première étant l’IRC. Sur les salons de tchat un peu geek, tu n’as pas le droit à l’erreur. Si tu confonds « Linux » et « GNU/Linux », on te taille. Si tu confonds « HTML » et « xHTML » on te taille. Pas le droit à l’erreur ! Il y a 5 ans, c’était underground d’utiliser Ubuntu. Quand tu disais ça sur un chan, on ne faisait pas attention. Maintenant, tu passes pour une merde, parce que Ubuntu c’est trop grand-public pour Linux.

Je n’avais jamais remarqué que les mêmes conflits idiots et les mêmes processus rentraient en jeu dans à peu prêt tous les domaines de la vie réelle. Cette vieille meuf à Mango, qui me trollait parce que je ne connaissais pas le mot « cardigan », ce vieux montagnard qui pleurait parce que sa montagne qu’il aime tant faire partager, devient enfin grand public et cette connasse de vendeuse à la boulangerie, qui a fait 3 semaines de formation pour finir par clasher les newbies du pain.

Puis, je me suis dis qu’on a tous été un peu pareil dans notre vie. Fier d’avoir appris des trucs cools par moment, on a tous joué l’élitisme un jour ou l’autre. Et bien, c’était nul. Si la boulangère m’avait expliqué un peu ce que j’achetais, j’aurais appris des trucs intéressants et j’aurai lâché plus de tune. Si la vendeuse de Mango m’avait mieux conseillé, j’aurai pris plus de fringues. C’est marketing, mais c’est surtout une preuve d’intelligence.

Je ne peux pas conclure sans poster cette vidéo :

Votre première recherche Google, votre premier site web, votre premier mail. Rappelez-vous.

mercredi 5 janvier 2011 à 17:46

Hier, SeeMee de Blog Experience a publié un billet sympa où elle a répondu à 10 questions qui concernaient son enfance. Son billet est une « chaine » : n’importe qui peut reprendre les questions auxquelles elle a répondu et en faire un billet pour son propre blog.

J’ai décidé d’écrire un article un peu dans ce style, mais version geek. Chacun d’entre vous pourra reprendre ces questions pour son blog ou dans les commentaires de cet article et y répondre. Je suis sûr que vos réponses seront excellentes et nous replongerons dans de sacrés souvenirs ! Je vous fais confiance, ça fait longtemps que je voulais faire un billet du genre !

1/ Ta première requête Google, tu t’en rappelles ? (ou n’importe quel autre moteur)

2/ Ta première adresse e-mail, honteuse ?

3/ Ton premier blog/site web : avec quoi tu l’as fait, de quoi il parlait ?

4/ La première communauté que tu as fréquenté…. ?

5/ Le truc le plus honteux que tu as pu faire ou penser en informatique quand t’y connaissais rien ?

6/ Le premier truc sur lequel tu as trollé dans ta vie ?

7/ Le premier vrai truc sur lequel tu as geeké, c’était quoi ? Web, logiciel, jeux-vidéo ?

8/ Le premier gros plantage de ton Windows, tu t’en rappelles ? Douloureux ?

9/ Un choix ou une activité geek que tu regrettes d’avoir fait/commencé ?

10/ Ton meilleur souvenir devant un ordi… et bien sûr le pire !

Si vous êtes un blogueur et que vous écrivez un article en répondant à quelques unes de ces questions, faites un rétro-lien vers cet article pour que tout le monde en profite.

Je commence. Je préfère écrire en paragraphe plutôt qu’en liste, faites comme bon vous semble.

J’ai eu mon premier PC à 3-4 ans. Je jouais à Adibou mais j’ai vite lâché pour Rayman. Moi aussi je rêvais d’avoir des peaux de bananes à la place des cheveux.

 


Rien que de voir cette image, ça me fait quelque chose haha ! Y’avait des joueurs de Rayman parmis vous ?

Puis, j’ai eu ma première connexion Internet 32ko, sur Windows XP. Le premier jour où j’ai eu XP à 10-11 ans, j’ai bouffé toutes les cartouches de l’imprimante à imprimer les fonds d’écrans par défaut pour les coller sur le frigo de la cuisine. C’était un cadeau pour ma maman.

(y’avait des tulipes jaunes aussi, vous vous rappelez ?)

Mon père découvrait Internet en même temps que nous, le nez plongé dans des bouquins trop hypes genre « Maitrisez Internet Explorer 5.0 ! ». Ma première requête Google a été « POKEMON ». Je me revois le taper ! Peu de temps après, j’ai appris à télécharger des ROM pokemon et un émulateur GameBoy. Le geek naquit.

Mon père m’a rapidement crée une adresse chez Wanadoo : stephane987@wanadoo.fr. Classe pour une première adresse. Après, j’ai crée des adresses MSN honteuses : zak_the_angel@hotmail.com, ddp_raptor@hotmail.com…. Grosse période de troubles métaphysiques. Je veux pas être tout seul à balancer mes vieilles adresses, dénoncez vous aussi !

 

Ensuite j’ai traîné longtemps sur le tchat’ IRC de Jeux-video.com. Puis ce tchat a fermé. De toutes façons j’écrivais en SMS et tout le monde me taillait. Je suis allé sur Epiknet, où j’ai appris à écrire Français.

Puis un jour, j’ai voulu créer un site. « Papa, comment on fait les sites web ? » Il m’a répondu : « tiens mon fils, prend ce CD de Front-page 2000, c’est fait pour ça ». Yeaaaah !

 

Pendant un an, j’ai du faire une 50aine de sites que je ne savais, de toutes façons, pas mettre en ligne. Puis un jour, j’ai réussi à comprendre comment fonctionnait un client FTP et je suis allez chez Multimania, tenu par Lycos (RIP). Alleluja.

Je me rappelle encore de mon premier troll : des mecs d’Epiknet disaient « Mamadoo ça puxx ». J’ai compris qu’ils parlaient en fait de Wanadoo, et comme j’étais dans une période r3b3lz, j’ai trollé avec eux sur Mamadoo. Honteux.

Enfin, ma  plus grosse honte de geek : mon premier PC sous XP refusait de lire les CD-rom. Enfin… j’avais remarqué qu’il voulait bien lire le disque qu’on lui insérait si on l’insérait LE SAMEDI MATIN entre 10h et 12h. Alors, chaque samedi, je réfléchissais au disque que j’allais mettre et qui allait rester toute la semaine dans le lecteur jusqu’au samedi prochain. Puis un jour, ça n’a plus marché, et j’ai arrêté d’y croire. #madworld

Je crois que j’ai tout dis, le reste n’est pas vraiment intéressant : j’ai appris plein de trucs de geeks, et je suis là aujourd’hui.

En tous cas, rechercher toutes les images que j’ai posté ici a été un vrai bonheur ! Que de souvenirs… J’ai hâte de lire vos réponses.

A vous !

La blogosphère Française : dites non à cet amas infect de mouches à merde

mercredi 6 octobre 2010 à 18:51

Les individus qui partagent les mêmes centres d’intérêt interagissent ensemble. Sur Internet, les blogueurs interagissent depuis plusieurs années sous la bannière de la blogosphère.

Quand on ouvre son premier blog, on se sent seul. La blogosphère, c’est la première personne qui te tend la main. Tes premiers abonnés Feedburners, tes premiers commentaires, tes premiers FF : ça y’est, tu appartiens à la blogosphère Française. Well done !

Tu comprends vite que pour être lu, il faut lire. Répondre. Interagir. Première étape : trouver d’autres blogs ! D’abord, tu tombes sur des blogs comme le tien : pas trop de contenu, aucune régularité. La blogosphère, elle aime pas ça l’irrégularité. Ho, ça y’est, tu trouves des blogs avec un contenu régulier : korben, gonzague, lokan.

Tu comprends que Korben et Gonzague sont des vedettes. « Ah, d’accord, tous les gens qui sont devenus blogueurs avant moi les connaissent… Ils doivent être bien ces mecs là. ». (Bon et si t’es pas trop con, tu comprendras vite que Lokan est un loser plus qu’un blogueur.)

Bah oui, la blogarchie ça marche comme ça : les nouveaux utilisateurs arrivent dans un milieu créé par les anciens utilisateurs. Depuis le départ, le consensus de masse allait vers quelques personnes. Les nouveaux suivent le mouvement. Tu aimes et tu lis les blogs que tout le monde aime.

Puis, tu cherches à apprendre « des trucs de blogueurs ». Tu tombes sur des blogs de gourous. « 10 trucs pour apprendre à twitter », « 10 trucs pour apprendre à bloguer ». Des mecs qui t’apprennent à monter un blog c’est pratique : astuces, techniques etc. Mais des mecs qui t’apprennent à écrire, à penser, à utiliser ton temps,  qui t’apprennent aussi à interagir avec tes lecteurs…. mais… ? C’est ça la blogosphère ? On m’avait pas parlé de ça quand j’ai signé le contrat. On m’avait pas dit que des inconnus écrivaient de nouveaux dogmes chaque jour.

Ah d’accord, il y a donc des règles à respecter pour être un bon blogueur Français. D’abord, n’écris pas d’articles contre de l’argent. Pas le droit. Pas le droit de gagner de l’argent. Parce qu’en fait, dans la blogosphère, faut éviter au lecteur d’avoir un esprit critique. Ton job c’est d’être lu. Puis écouté. Puis suivi. Puis respecté. Le stade ultime, c’est quand tu dis un truc, tes lecteurs te font confiance et t’admirent. Ça s’appelle l’influence.

Quand tu lis un truc chez un zinzinfluent, tu dois tout gober. « Mais s’il fait dans le sponsorisé le mec, comment je sais si je dois gober ou pas ? Moi je gobe pas le sponsorisé, moi. ». Bah ouais, merde… Les articles sponsorisés enraillent le système. Je peux peut-être pas tout gober, si y’a des gens qui écrivent pour de l’argent, et pas pour défendre des convictions. Bon, ben je râle sur le sponsorisé ! Quel merde, le sponsorisé !

Les vedettes de la blogosphère aiment bien faire des podcasts. Du coup, leurs lecteurs-blogueurs s’y mettent aussi. N’est pas podcasteur qui veut ! Les néo-podcasteurs sont mauvais, pas drôles. ?Bon, c’est des potes à toi, tu dis rien. Allez, t’encourages même ! « Sympa ton podcast ;) ++ »

Puis, tu apprends l’existence des community manager 2.0. Ces mecs sont comme toi. Ils ont un compte Twitter, un compte Facebook et un blog mais depuis plus longtemps que toi. Du coup, ils t’apprennent à vivre de façon deux-point-zéro. Ah mais en fait, ce sont les gourous de l’autre fois, tu sais, ceux qui t’apprenaient à respirer l’air numérique. Ces mecs se sont auto-proclamés professionnels du web parce qu’ils utilisent des mots anglais que tu comprends pas. « Personnal branding, community management, SEO, e-reputation, power-user. » Ah oui, ce sont des pro, pas de doute.

Ho, un jour, tu tombes sur l’article d’un mec qui est en colère contre le web Français. Le mec, il taille tout le monde. Le mec, il critique sa race tu vois, il crache ses trippes de batard sur tout le monde ! Ben ptètre qu’il a pas tort lui. Puis tu vois que d’autres personnes le suivent. « Mais ouais, c’est ptètre lui qui a raison !!!! Fuck les Zinzinfluents !!!! ». Son article tourne grave, 120 RT. Ce mec n’a pas que des suiveurs. Y’en a qui disent que c’est un jaloux, un rageux. Ah ouais, ptètre. Ouais en fait le mec, il est juste jaloux. Pourquoi il taille tout l’monde ? Tss, nawak. Il veut le buzz et l’argent du buzz lui.

Retour à la case départ.

Le jour suivant, ton pote, le néo-podcasteur trendy de la blogogosphère, il fait un podcast qui est vraiment à chier. Mais vraiment. Genre le mec, il lance un plagiat de Secret Story et de Koh-Lanta dans le même podcast, imagine le tripe ! Là, tu craques. Le mec, tu le critiques. Mais t’es le premier qui ose faire ça; et vu que les autres ils préfèrent le sucer, tu passes pour le relou. Tu passes pour le CLASHEUR, le mec qui clash gratos.

La blogosphère se retourne contre toi : « non mé bb trOw bien ton podcast écout pa lautr conar ki c fér que clasher ^^ »

L’adrénaline monte. C’est bon de se sentir détesté pour une fois, d’habitude, tout le monde te lèche les couilles. Tu recommences, tu prends plaisir à critiquer les losers. Tes critiques sont justes, tu ne fais pas ça pour le plaisir de blesser. Y’en a qui acceptent tes critiques, y’en a d’autres qui te posent problème. Tu comprends que ceux qui les acceptent, ce sont pas ceux qui s’autoproclament « blogueurs » « podcasteurs ».

Tu commences à te faire tes propres idées, tu utilises internet à TA façon. Les gourous du web, tu commences à les emmerder poliment. Le mec qui te sort 10 conseils par jour pour utiliser ta connexion Internet, ton clavier, ta fourchette, ta copine…. heu bref.. Ouais bah ce mec, tu l’emmerdes.

Maintenant, sur ton blog, tu produis du contenu. Ça peut paraître un peu présomptueux, mais créer du contenu, c’est simplement presser le citron. Faire couler le jus. Sortir des trucs de ta tête, et les publier.

Tu arrêtes de suivre délibérément ces putains de conseils du « parfait blogueur » à la lettre. Un blogueur, c’est un mec qui a des trucs à dire et qui les dit. C’est pas un mec qui prostitue sa façon d’être pour réussir dans la blogosphère.

J’en ai vraiment marre en ce moment, de toutes ces saloperies de conventions inventées par des mecs qui s’auto-proclament professionnels du web, blogueurs ou influents. Critiquez, croyez, écrivez. Arrêtez de follower ce mouvement de merde.