PROJET AUTOBLOG


Le Blog de Genma

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Interview de Mitsu aka Mitsukarenai

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Je suis le site de Sebsauvage depuis des années et quand il a lancé le projet Shaarli et mis en place le sien (http://sebsauvage.net/links/, j'ai naturellement suivi et me suis abonné au fil RSS. C'est au grès d'un message que j'ai découvert Mistu et ses différents projets, je me suis intéressé à ce qu'il faisait et cela faisait un moment qu'il était dans la liste des personnes pour lesquelles je souhaitais faire une interview. C'est désormais chose faite, avec des réponses longues et détaillées, qui lui vale, je pense, le record de longueur d'interview sur ce blog. En fin d'interview, j'ai mis tous les liens qui vont bien et je vous laisse découvrir ses réponses...

Genma

— TOI —

- Peux tu te présenter ?

Mitsu, aka. Mitsukarenai, libriste otaku hacktiviste et démocrate

Avatars : renards (« kitsune » en japonais), une version modifiée (pirate avec Tape & Bones) de Foxkeh (mascotte japonaise non-officielle de Firefox) et « Kitsu », kitsune à morphologie humaine portant un seifuku :

(ok c'est des renards mais j'aime aussi les pandas, y compris les roux !)

- Pourquoi ce pseudo ? D'où vient-il ?

Je sais plus très bien comment j'ai obtenu ça... le verbe « trouver » en japonais c'est « mitsukeru », conjugué en discours informel au potentiel forme négative ça donne « mitsukerarenai »... me semble bien qu'il manque un truc quand j'ai recopié. Bref de toute façon souvent les gens écrivent « mistukarenai » , autant faire simple et garder « Mitsu »... en fait il y a que sur Twitter où c'est pas « Mitsu », car pseudo déjà pris :)

— L'INFORMATIQUE —

- Es-tu autodidacte ? Quels sont tes sources d'apprentissage ?

Mmmh en grande partie autodidacte, mes études m'ont juste ajouté à ça des trucs théoriques.... très utile au quotidien * tousse * ou pas.

Assez tôt j'ai su comment casser un ordinateur, et donc comment le réparer. Rien de tel que la mort d'un disque dur pour vous faire entrer dans le crâne qu'il faut sauvegarder ses données :) Oui on peut dire que j'étais hacker, si on s'en tient à la définition première : démonter pour comprendre et en faire quelque chose de nouveau. Au matériel s'en est suivi la programmation, d'abord HTML, puis CSS, javascript, PHP,.. je m'essaye à Python dernièrement, j'aime bien.

Mon niveau scolaire en mathématiques m'aurait de toute façon fermé les portes de n'importe quelle université, même 42 ;) Plus ça va et plus j'ai l'impression que l'école ne sert qu'à rendre tous les enfants médiocres en tout au lieu de développer leurs talents et intérêts individuels.

- Quel est ton rapport à l'informatique : plutôt hyperconnecté ou non ?

Euh... mixte, je dirais. Je me sers parfois de la 3G du téléphone, genre pour balancer un truc sur Twitter, trouver une info en urgence ou s'en servir comme modem pour uploader plus vite. Autrement je sous-exploite largement mon forfait.

Mais en ce qui concerne l'ADSL2+ / futur VDSL2, quand ça ne marche pas... Je déteste rater des tweets, des liens shaarli, bref un peu tout ce qui passe dans mes flux RSS. C'est donc très pénible quand mon pauvre réseau local est pas relié au réseau des réseaux :) -heureusement c'est rare et jamais long

- Quel est ton rapport aux logiciels libres ?

Mmmh je constate une évolution. À un moment j'ai listé tous les logiciels que j'utilise au quotidien, et pour chaque logiciel propriétaire j'ai recherché un équivalent libre. La conclusion : j'ai pas besoin de Windows. Ouste le Windows 7, coucou Ubuntu « hardy heron ». Tout allait jusqu'à « natty narval » et son bureau Unity, ça m'a fait passer à Linux Mint puis Linux Mint Debian. Entre temps j'ai eu envie de logiciels « bleeding edge », va pour Antergos (une distribution basée sur Arch Linux). Et là je me sens comme un poisson dans l'eau ^^ Mais oui, sans les conneries de Canonical, j'aurais sans doute pas découvert autant de distributions GNU/Linux. Les systèmes c'est comme les chaussures, faut en essayer plusieurs paires pour faire le bon choix.

Au départ c'était la simplicité de gestion et sécurité des logiciels libres qui m'a plu, et au fil du temps c'est la philosophie et ses formes juridiques. Et ça a toujours un lien étroit avec les problématiques du droit d'auteur et de la « propriété intellectuelle », on ne peut pas ignorer cet aspect revendicatif dans l'utilisation et création de logiciels libres.

Ceci dit j'utilise parfois encore des logiciels propriétaires, sans qu'il y ait d'obligation de les utiliser. Je pense à Minecraft et Urban Terror. Pour le reste, quand il s'agit de tester les bousins Windowsiques, c'est dans une VirtualBox seulement.

- Dirais-tu que tu es cyberdépendant ? (Si oui, comment cela se traduit-il au quotidien ?)

Étrangement, je peux sans problème décider « j'ai terminé ça, je coupe tout ». Je ne ressens pas le besoin de vérifier mon compte Facebook toutes les 5 minutes ou autre (d'ailleurs j'ai pas de compte Facebook). Je peux donc profiter sereinement d'une randonnée au fin fond des Alpes là où le réseau ne passe pas, à l'inverse de certains membres de ma famille -qui, eux, ont plusieurs comptes Facebook à checker ^^. Pareil, pas de smartphone à cacher dans le sable à la Côte d'Azur.

Après, ne pas avoir mon « univers numérique » pour une période prolongée ça me taperait sérieusement sur le moral : je ne supporte pas la télévision et à peine la radio, je hais la presse papier... bref je n'aurais que peu d'informations m'intéressant réellement, qui m'apporteraient quelque chose d'utile. Et il me serait beaucoup plus difficile de partager mes créations, bien sûr (et ça c'est de loin la chose la plus démoralisante).

- INTERNET -

- Pourquoi avoir un blog ? De quoi parle-t-il ?

Oh, des blogs avec moi ça vient ça part et ça revient ^^ J'ai débuté par un blog « fansub en streaming, Japon et actu numérique » (Fansub Streaming), puis évolution des centres d'intérêt et changements de perspectives me dirigent vers un blog plus basique ne servant qu'à placer des articles trop riches pour être publiés dans un Shaarli. Je résume ça par « internet, lois et humanité » car ça me semble englober un maximum de sujets que je traite.

Mes supports de communication sont donc :
- Twitter pour les avis relativement triviaux et tout ce qui ne mérite pas plus de 10 secondes de temps de cerveau disponible
- Shaarli pour partager des liens utiles et faire des articles courts (entre 3-30 lignes en texte pur)
- Blog Wordpress pour des articles détaillés, illustrés et plus... profonds
- un XMPP bien libre (Pidgin avec plugin OTR) et
- un client IRC (XChat) toujours sous la main, pour le chat en direct

- Pourquoi utilises-tu Twitter ? @Mitsukarenai

Dire qu'Identica me rebute depuis leur migration d'un StatusNet qui marchait vers un PumpIO à rendre perplexe un astrophysicien, c'est.. comment dire... un euphémisme. Diaspora m'avait fait meilleure impression. Je garde un œil sur Movim, il y a du potentiel.

Mais puisque faute de grives on mange des merles, j'utilise encore un compte Twitter pour suivre les choses intéressantes et moins intéressantes d'une sélection rigoureuse d'internautes : en effet puisque je déteste rater des infos utiles et intéressantes, j'ai pour habitude de remonter toute la timeline en rentrant le soir. D'où ma limitation à 20 comptes suivis max (précédemment 10) -oui j'entends préserver ma molette de souris :D

Il va sans dire que je n'utilise pas l'interface web de Twitter, mais Hotot sur PC et Twidere sur Android. Le compte Twitter est scrupuleusement sauvegardé comme ça j'ai l'assurance que Twitter ne pourra jamais tenir mes tweets en otage (j'ai des droits d'auteur dessus, merde !).

- Est ce que l'accès à Internet est pour toi, un droit fondamental ?

Le Conseil Constitutionnel a, dans sa censure historique de la Hadopi 1, estimé que l'accès à l'internet est une composante essentielle à l'exercice de la liberté d'expression. On en est pas encore au droit fondamental, mais l'utilisation d'un accès à l'internet est devenu si fondamental que c'est devenu incontestablement le plus grand succès de l'humanité, ce qui a été fait de mieux pour relier les peuples entre eux, leur permettant de partager culture et connaissance pour bâtir ensemble un avenir meilleur. Une révolution est en cours, et son potentiel est ahurissant.

Laissons-le se développer :)

- Internet est-il vraiment un repère de pedonazi à tout les coins de rue, comme on voudrait nous le faire croire ?

Ah ils ont bon dos, ces pédonazis. On dit même qu'ils sont terroristes :)

L'internet n'est qu'un protocole technique (IP) conçu pour que des paquets de données soient acheminés par les circuits les plus efficaces dans une structure en « toile » sans discrimination de contenu de source ou de destination. Et c'est bien ainsi, que l'internet puisse transporter tout et n'importe quoi sans que quiconque n'ait son mot à dire pour l'en empêcher.

La conséquence logique de ce réseau de diffusion ouvert au public « sans autorisation préalable » est qu'il transporte le reflet de l'humanité dans toute sa diversité, le meilleur comme le pire. Mais c'est certainement pas à l'internet de faire le tri : c'est à l'internaute de faire le « Singe de la Sagesse » quand il tombe sur un contenu qui le heurte, en adaptant son firewall OpenOffice en conséquence.

C'est d'autant plus explicite avec Freenet : absolument tout est diffusable de la même manière, personne ne peut censurer le moindre contenu. On y réfléchit à deux fois avant de cliquer sur un lien amenant à un contenu dont on sait qu'il risque de heurter sa morale personnelle :) C'est ça, le prix à payer pour la liberté d'expression totale : savoir filtrer pour soi sans imposer son filtre aux autres.

- Comment vois tu l'avenir de l'accès à Internet en France (filtrage, censure...) ?

En France ? Catastrophique. L'état des lieux est déjà terrible. La France lèche les pieds des industriels (Hadopi, ACTA, TAFTA), la France censure ce qui lui prive de recettes fiscales (ARJEL), la France censure quand elle veut cacher des choses à son peuple au lieu d'agir en amont (LOPPSI), la France veut protéger les secrets de ses copains (Besson – OVH – Wikileaks, et Snowden – NSA – Russie), la France fournit des bombes atomiques numériques d'espionnage et filtrage aux dictateurs (Bull/Amesys, Qosmos), ….

Le rapport de force vire dangereusement au détriment des internautes : il faut impérativement que ces derniers se saisissent de leur libertés individuelles et les protègent coûte que coûte, avant que les Puissants n'aient fini de fabriquer un enclos à t'en faire pâlir un George Orwell.

- Que peut-on faire contre ça ?

- Rassurer : les internautes ne sont jamais seuls
- Éduquer : il faut apprendre à tout remettre en cause
- Cultiver la curiosité : la connaissance est virale
- Calatyser les pouvoirs des internautes autour d'objectifs
- Réaliser cet internet « state-proof » régi par la société civile

Nous ne sommes pas là pour faire peur. Nous sommes là pour redonner aux Madame Michu l'ivresse de la découverte, cet orgasme intellectuel issu du partage des connaissances au profit de tous.

Et nous avons notre « bombe atomique » : rappelez-vous du blackout SOPA, l'effet que ça a eu quand Wikipedia a participé. Wikipedia, fruit de la communauté des internautes, financé, enrichi et dirigé par les internautes. Wikipedia fait trembler les puissants, ne l'oublions pas.

- TES PROJETS -

- Pourquoi avoir une ferme d'autoblog ? (ab1.suumitsu.eu)

Comment ça avait commencé déjà, ce truc ?... À un moment je voulais utiliser le flux RSS de Fansub Streaming pour répliquer les articles dans un Wordpress tiers (avec le module FeedWordpress). Ça marchait, ça avait donné des idées à un certain Sebsauvage que vous connaissez tous, qui en avait fait le Projet Autoblog 0.1. Et comme souvent quand Sebsauvage commet un truc, on peut compter sur son lectorat pour développer et améliorer le truc.

BohwaZ avait sorti une version boostée avec SQLite, la version 0.2. Arthur Hoaro s'était composé une « ferme » permettant à quiconque d'ajouter de nouveaux autoblogs, à partir de là Arthur, Oros et moi on a poussé ça dans une 0.3 survitaminée... et on a déjà quelques idées pour la version 0.4 :D Bref le Projet Autoblog est sans conteste le meilleur projet auquel j'ai participé, c'est une « machine à Streisand préventif », une usine anticensure.

Héberger une ferme d'autoblogs, c'est permettre aux blogueurs de se protéger activement contre la censure ou d'avoir un moyen de pression pour contrer les tentatives de censure. Un article est supprimé ? Le blog entier est fermé ? La casse est limitée car une copie est disponible dans les fermes d'autoblogs, dans les meilleures conditions possibles pour un bel effet Streisand.

Autre exemple : mon blog entier est censuré au niveau du DNS ? Pas de souci, l'internaute peut passer par un autoblog pour lire mes articles. Le Projet Autoblog est avant tout préventif : amis blogueurs, pensez à vous faire autobloguer AVANT de devoir vous plier à des lettres d'avocat que vous ne voulez pas contester alors que vous êtes dans votre droit et que ça ne tient pas 5 secondes devant un tribunal -bref- :)

- Pourquoi avoir un Shaarli ? root.suumitsu.eu/links/

Sebsauvage a raison : c'est pratique pour écrire des articles courts. La mise en forme est simple, c'est pratique, juste bien si on veut juste faire tourner un lien intéressant mais que ça dépasse les 140 caractères d'un tweet (ou même pas, les limites de caractères c'est con)

Shaarli peut avantageusement remplacer un Tumblr, par exemple. Ou Facebook. Ou Google+. Ou... [liste trop longue]

- Pourquoi un wiki ?

Ah c'est vrai, j'ai un DokuWiki : « Mitsu'Wiki » ^^

Et bien... je m'en sers un peu comme répertoire de scripts et autres ressources à usage occasionnel, ce qui serait noyé dans un blog ou ne serait pas adapté à Github. Des archives, des expériences, des conneries,... J'exploite vraiment pas DokuWiki à son plein potentiel.

- Quels sont tes implications dans ces projets, quels sont les projets auxquels tu contribues, peux tu les présenter ?(cf ton github https://github.com/mitsukarenai/) ?

La majeure partie de mon développement PHP s'axe autour de la sauvegarde, du « mirroring » de contenus, en gros des solutions anticensure décentralisantes pour le web. Je participe peu à d'autres projets sur Github, par manque de temps et peut être aussi parce que j'apprends encore les bases :)

- LE CHIFFREMENT -

- Chiffres tu toutes tes communications ? Et des disques (durs, clefs USB) ?

En tout cas je signe toujours mes mails, si l'autre personne dispose aussi de GnuPG alors les échanges de mails sont chiffrés.

OpenSSL utilisé par les serveurs web (HTTPS) ça me semble pourri de l'intérieur, ces autorités de certification que les éditeurs de navigateurs imposent aux internautes. Normalement c'est le choix de l'internaute, de faire confiance ou non à telle ou telle autorité de certification racine ou intermédiaire... je décris ça ainsi : « la chaîne de confiance est brisée ».

Un temps j'utilisais des certificats CaCert, mais quand bien même cette autorité de certification est la seule réellement indépendante et non-commerciale... trop rares sont les internautes qui lui font confiance (car le certificat n'est souvent pas installé par défaut dans les navigateurs). Et HTTPS est trop centralisateur, c'est une horreur quand on a besoin de poser des redirections web sur d'anciens sous-domaines...

En ce qui concerne le chiffrement des supports physiques : je chiffre trop peu c'est clair. Je sais pas trop si TrueCrypt se comporte bien avec les SSD et autres mémoires Flash... Flemme de tout chiffrer dès maintenant ? Ok il faut plusieurs heures pour remplir un disque dur avec un volume chiffré, mais une fois que c'est en place... non j'ai pas de vrai excuse. Je m'y colle :)

- Si oui, quels conseils pour débuter dans le chiffrement et quels sont les pièges à éviter ?

Outre les habituels choix d'algorithmes à changer dès qu'un plus sécurisé est implémenté, il y a toujours la faille entre la chaise et le clavier. Mots de passe pour déverrouiller les clés privées ou volumes chiffrés, ça ne se conserve pas sur un Postit collé sur l'écran.

Ah oui : que du libre. Même pas vous touchez au chiffrement selon Apple ou Microsoft.

- Penses tu que le chiffrement se démocratise ? Et est-ce une bonne chose ?

Non. Actuellement ceux n'ayant pas de compte Facebook sont des psychopathes, des asociaux en marge de la société qu'il faudrait enfermer « juste au cas où ». Vouloir communiquer en empêchant la NSA de lire le contenu c'est « un truc de taliban », et quoi qu'on puisse faire je ne pense pas que le chiffrement se démocratisera. C'est déplorable et très démoralisant. Je manque d'idées pour promouvoir le chiffrement pour tous...

-AUTOPROMO-

- Connais tu Le Blog de Genma (http://genma.free.fr) ? Qu'en penses-tu (variété des termes abordés) ?

J'ai bien vu passer ton avatar panda depuis quelques temps déjà, mais... je viens tout juste d'ajouter ton blog à mes flux RSS, j'ai donc pas encore d'avis sur la variété des thèmes abordés ^^

Mais dis, ça ne dérange pas l'hébergement sur Free pages perso ? Il y a bien longtemps que l'hébergement web inclus à l'abonnement n'est plus un argument avancé par les FAI, donc je doute quelque peu de la pérennité... mais c'est bien, tu as assuré tes arrières avec un autoblog ^^ (ab1.suumitsu.eu)

- AFK —

- Quelles sont tes passions autres ?

La japanimation a toujours encore une place prépondérante dans mes activités. J'en suis à 220 animes vus, et ça augmente toujours ;) Comme dans toutes les industries culturelles l'offre légale ne répond pas à la demande, bien qu'on voit apparaître de bonnes idées et des initiatives saluables... Wakanim me semble aller dans le bon sens, à l'inverse du Anime Digital Network : simulcast pas simul du tout * tousse *.

Donc ouais je regarde mes séries en VOSTA parce je trouve les traductions en anglais plus proches des dialogues japonais. Est-ce que Wakanim gagnera un peu de mon argent un jour ? Probablement... je préfère faire des dons plutôt qu'acheter des licences de lecture de fichiers numériques. On est passionné ou on l'est pas :)

D'autres passions ? Bah l'essentiel a été dit, la passion du Japon met un peu tout le reste dans l'ombre ;)

- AFK, tu fais quoi ? (Métier, vie associative ou autre) ?

Je suis du genre à strictement scinder les différentes « facettes de ma vie » donc je n'entrerai pas dans le détail ^^

J'ai une activité professionnelle indépendante relative à l'informatique, je participe à un think-tank local sur la démocratie à l'ère du numérique, depuis peu je participe à un FAI associatif et son hacklab. Bref c'est pas le 8h-18h métro-boulot-dodo névrosant. Je ne peux pas dire que je travaille, connaissant l'étymologie du mot « travail »... « je mets mes passions au service des autres », voilà qui colle mieux :)

La série de liens :
- Blog : wwz.suumitsu.eu/
- Twitter : https://twitter.com/Mitsukarenai
- Shaarli : root.suumitsu.eu/links/
- Autoblog : ab1.suumitsu.eu
- Githbub : https://github.com/mitsukarenai/

Surf anonyme, un cas extrême, le cas RMS

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

C'est dans une conférence qu'il a tenu aux Rencontres Mondiales du Logiciel Libre (Le développement d'internet et les libertés) que j'ai appris les éléments que je transcris dans le présent article, sur la façon qu'à Richard M. Stallman (RMS), a de se connecter à Internet.

Son but est de ne laisser aucune trace, de ne pas utiliser de serveurs et de laisser des données personnelles dessus. Dans le monde "réelle", il n'a pas de compte en banque, il paie tout en liquide, que ce soit aux Etats-Unis ou à l'étranger. Il ne donne jamais son nom pour les réservations d'hôtel, n'a pas de téléphone portable. Sur Internet, il continue d'appliquer sa philosophie. Il n'a aucun compte sur aucun service en ligne. Le seul compte qu'il est crée, c'est pour avoir le nom de domaine stallman.org, site sur lequel il poste différents billets. On y apprend par exemple qu'il n'utilise que peu une interface graphique, que quand il a besoin d'aller sur Internet (il utilise alors IceWeasel), sinon, c'est un terminal et Emacs, qui lui sert pour tout (coder, rédiger ses mails et ses textes, lire...). Quand il a besoin d'aller sur Internet pour effecturer différentes consultations, il utilise l'ordinateur des autres. Ainsi, ce qu'il a consulté est noyé dans les différentes consultations du propriétaire de l'ordinateur et le fournisseur d'accès n'est pas en mesure de savoir qu'est RMS s'est connecté et quels sites il a pu consulté. Ainsi, on ne peut pas dresser de portrait type (en vue de faire un profil pour de la publicité ciblé). Il répond à une partie de ses mails. Mais quand il sounhaite participer à des discussions sur des sites, forums ou autres, il fait appel à ses assitants qui posteront les messages qu'il aura pu rédigé. Le but est que, même sous son nom, il n'est pas d'inscription à faire, aucune donnée personnelle à donner (pour lui, donner son nom pour s'inscrire sur un service est inadmissible).

Voulant dénoncer le fait que l'on ne doit pas avoir à s'inscrire et à donner des données personnelles, Richard Stallman agit de façon extrême, en accord avec ses convictions. Avoir un compte Facebook ou Twitter serait comme utiliser du logiciel privateur/propriétaire, une abérration. Cette attitude est extrême, mais elle ne l'est pas pas plus que peut parfois l'être l'homme dans ses convictions et ses propos (il n'y a qu'à l'entendre parler des enfants) ou dans son comportement quand on l'invite chez soi (voir à ce sujet le how-to inviter Richard Stallman à une conférence, qui montre le côté associal et exigeant de l'homme).

Je trouvais l'annecdote (le fait d'utiliser les ordinateurs des autres et de faire poster des messages pour soi) assez intéressante, d'où la volonté que j'ai eu de la partager sur ce blog. Le titre peut sembler mensonger (surf anonyme), mais si l'on regarde bien, RMS est un anonyme sur Internet. Il n'a pas besoin d'utiliser Tor, un VPN ou de passer par des proxys pour ne pas être fliqué. Il n'existe pas car il dilue le peu d'informations qu'il donne. Il est donc bel et bien en anonymat quasi total quand il est sur Internet. Les trackers des sites, les plugins Facebooks et autres cookies ne servent pas, car il n'a pas de compte et les comptes fantômes (profil fantôme dans le cas de Facebook) qui peuvent être crées le sont pour la personne possédant l'ordinateur et non sur RMS. RMS réussit donc à avoir une identité numérique assez forte, à être connu et à faire parler de lui, et ce, sans lui-même être présent sur la toile, tout en gérant ce qui se dit en son nom. Et personnellement, je trouve ça fort. A méditer.

Pour mon anniversaire, ce que je voudrais

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Article publié les 06/10/2011, 06/10/2012 et remis à jour pour le 06/10/2013

Aujourd'hui, 6 octobre, c'est mon anniversaire. Il y a 34 ans, je suis né... J'ai pour habitude de faire chaque année sur mon blog un article sur les cadeaux que j'aimerais ou que j'ai reçu (Cadeau Geek, encore une idée..., L'anniversaire d'un geek : on lui offre quoi ?, Qu'est ce que que je veux pour mon anniversaire ?, Qu'est ce que j'ai eu pour mon anniversaire...).

Cette année encore, contrairement aux autres années, je vais faire quelque chose d'original : je vais demander de faire un don à des structures/associations que je souhaite soutenir. A savoir :

à Framasoft : c'est via ce site que j'ai découvert mes premiers logiciels libres sous Windows. J'avais fait un appel à don dans un article (Continuons de soutenir Framasoft) où j'expliquais mes raisons.

l'APRIL : là encore, il y a bien longtemps, j'avais expliqué dans un article l'importance de l'APRIL.

à la Quadrature du Net : sans eux (et beaucoup d'autres, comme Numerama, PcInpact...), Internet ne sera déjà plus. On aurait Internent par Orange de partout.

Soutenez le réseau Tor avec l'association Nos-oignons.net .

Oui cet article est un appel aux dons déguisés. Mais il est toujours bon de rappeler que donner une fois, c'est bien. Et donner régulièrement, c'est mieux. Car ce sont tous les jours que cette association nous défendent, défendent nos droits et nos libertés. Alors merci pour vos cadeaux, merci pour vos dons aux causes qui me sont chères.

Oui on a tous quelque chose à cacher

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Des tas de geeks avertis parlaient depuis des années de ces systèmes des surveillance généralisés sur Internet, d'Echelon et autre, mais étaient pris pour des paranos. Avec les récentes affaires de Prism et co, il a été démontré qu'ils avaient raisons de parler de chiffrement des mails et des connexions. Mais le commun des mortel, monsieur tout le monde et madame Michu, continue de poster toute leur vie sur les réseaux sociaux, sans changer leur comportement. Si on cherche à les avertir, à les faire changer, on entend beaucoup de ces personnes dire : je m'en moque, je n'ai rien à cacher.

Face à un tel argumentaire, il est difficile de leurs faire comprendre pourquoi il est important de conserver le droit de pouvoir cacher des choses. On peut rétorquer à la personne que si elle n'a rien à cacher, elle n'a qu'à accepter que l'on mette une caméra dans ses toilettes. Mais ce n'est pas pareil, répondra-t-elle alors.

Ce n'est pas pareil. Pourquoi ? Parce que dans ce cas on touche à l'intime ; on touche une corde sensible. Ce qui me fait me demander : pour convaincre les gens qu'ils ont vraiment quelque chose à cacher, ne devrait-on pas parler de leur intimité ?

Ces mêmes gens qui mettent des photos d'eux lors de soirées sur Facebook ont tous quelque chose à cacher, même si elles ne le savent pas. C'est cette chose qu'il faut réussir à trouver et c'est dessus qu'il faut baser son argumentaire pour faire comprendre que oui, on a tous quelque chose à cacher et il faut pouvoir conserver le droit de le faire.

Quelqu'un fait fait quelque chose (par exemple, porter un chapeau ridicule, une bière à la main, à une soirée bien arrosée, est pris en photo et la photo est mise sur Facebook. Ce que cette personne a fait, les personnes présentes l'ont vues. Et les personnes non présentes connectées faisant partie du réseau social de cette personne (les amis Facebook peuvent également le voir). Ce que cette personne a fait, elles pourra le regretter, mais elle l'a fait devant un public. Et un public numérique (toujours ces amis Facebook), ça reste un public. Par contre, cette personne a ses propres limites, et lui proposer de franchir la limite de son intimité, des choses qu'elle ne veut pas montrer en public (cela peut être sa nudité par exemple), vu qu'elle n'a rien à cacher, peut aider à lui faire comprendre que oui, on a tous quelque chose à cacher.

Et le fait de cacher quelque chose, de gérer ce que l'on dit sur Internet et à qui, ne pas tout dire, pas à tout le monde, choisir la façon dont on le dit, c'est quelque part les bases de la gestion de son identité numérique quelque part. A méditer.

Sur le sujet, je vous invite à voir la conférence de Numendil à PSES (PasSageEnSeine) Si, vous avez quelque chose à cacher.

Critique de Hackers, Au cœur de la résistance numérique d'Amaelle Guiton

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Présentation du livre

Communiquer, partager, s'informer librement : C'était l'utopie des pionniers du net. Quarante ans après ses premiers balbutiements, les gouvernements et les grands acteurs privés contrôlent toujours plus étroitement les échanges, rongent liberté d'expression et droit à la vie privée. Le Réseau est devenu une extension du domaine de la lutte politique. Ils sont nés avec un ordinateur dans les mains, ont grandi sur la toile, connaissent tous les avantages et les pièges de la vie en ligne. ils ont soutenu Wikileaks et les cyberdissidents des printemps arabes, se sont mobilisés contre les lois sécuritaires, exfiltrent des témoignages de répression, échangent avec les indignés du monde entier. ils créent des réseaux alternatifs. on les retrouve jusque dans les parlements européens. ils réinventent la politique.

Amaelle Guiton a interviewé ceux qui, sous le masque Anonymous ou à découvert, sont les artisans d'un Internet libre. Elle livre une enquête passionnante au cœur de la résistance numérique, pour savoir ce que « hacker » veut dire.

- Amaelle Guiton sur Twitter : @micro_ouvert
- Le site du livre : http://hackers.micro-ouvert.net/
- Livre disponible à la vente sur Amazon : Hackers : Au coeur de la résistance numérique

La critique du Genma

Chaque entête de chapitre est un extrait de la Déclaration d'indépendance du cyberespace, document rédigé le 8 février 1996 à Davos en Suisse par John Perry Barlow, un des fondateurs de l'Electronic Frontier Foundation (EFF), dans laquelle il soutient l'idée qu'aucun gouvernement (ou qu'aucune autre forme de pouvoir) ne peut s'imposer et s'approprier Internet (Pour en savoir plus).

Avec des mentions au Chaos Computer Club, à Telecomix, Richard Stallman ou encore Jérémie Zimmerman de nombreuses personnes ont interviewées (parmi lesquelles on retrouvera Okhin, Taziden, Skhaen ou encore Frédéric Bardeau...), Amaelle Guiton a fait une enquête de vraie journalisme avant de rédiger ce livre et c'est tout à son honneur.

Ce qui est confirmé quand on consulte la Bibliographie indicative, dans laquelle on retrouve Steven LEVY, Hackers : Heroes of the Computer Revolution, THE MENTOR, « The Conscience of a Hacker (The Hacker Manifesto) », John Perry BARLOW, « A Declaration of the Independance of Cyberspace », Eric S. RAYMOND, The Cathedral & the Bazaar, Frédéric BARDEAU & Nicolas DANET, Anonymous : Peuvent-ils changer le monde ? Olivier TESQUET, La Véritable Histoire de WikiLeaks, Owni Sabine BLANC & Ophélia NOOR, Hackers : bâtisseurs depuis 1959 ou encore Julian ASSANGE avec Jacob APPELBAUM, Andy MÜLLER-MAGHUN et Jérémie ZIMMERMANN, Cypherpunks. Freedom and the Future of the Internet. Ces livres sont, pour moi, des références auxquelles vient s'ajouter désormais Hackers, Au cœur de la résistance numérique d'Amaelle Guiton.

Ce livre se lit rapidement (trop, on l'a vite fini), non pas parce qu'il est court mais parce que c'est bien écrit, c'est fluide. Moi qui m'intéresse au sujet des hackers depuis quelques temps déjà, qui est beaucoup lu sur le sujet (en pestant contre tous ces articles journalistiques à sensation), qui en est rencontré un certain nombres, j'avais une appréhension avant de lire ce livre qui a très vite été levé. Amaelle Guiton a fait un travail de journaliste et m'a (presque) redonné foi dans ce domaine ; en me rassurant en me montrant qu'il y a encore des journalistes qui font leur travail, qui se renseignent, qui creusent leurs sujets et qui ne baclent pas un article (même si je peux comprendre que la pige est sous payée et qu'il faut bien vivre).

Que dire de plus si ce n'est que ce livre rend hommage au terme noble de Hacker et que cela fait du bien. En conclusion, ce livre est donc un vrai travail de qualité, une référence à faire lire à toute personne qui croit encore qu'un hacker est "un pirate de carte bleue" (sic). Et je pense que je vais suivre de près ce que fait Amaelle Guiton.

Livre disponible à la vente sur Amazon : Hackers : Au coeur de la résistance numérique.