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Le Blog de Genma

source: Le Blog de Genma

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Mise à jour

Mise à jour de la base de données, veuillez patienter...

Création d'un profil sous Firefox

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Pour créer un profil sous Firefox, voici la liste des étapes :

Il faut lancer firefox avec l'option -p :
- firefox.exe -p (sous Windows)
- ./firefox -p(sous Linux)

On a alors l'image de Choix de profil qui apparait :

Dans l'illustration, j'ai déjà deux profils de créés. On clique sur "Créer un profil" et on a les images suivantes :


C'est là que l'on défini un répertoire qui contiendra les données personnelles (cela peut être un répertoire d'un disque chiffré, voir l'article correspondant

Si je choisis le profil par défaut (pas d'extension, pas de thèmes), j'ai l'image suivante :

Si je choisis mon profil chiffré (contenant extensions, mot de passe enregistré, thème...), j'ai l'image suivante :

Pour en savoir plus sur les profils et Firefox, je vous invite à lire cette page. Et pour savoir comment garder les données de son profil (mot de passe etc.) dans un environnement chiffré, je vous invite à lire mon article :
Firefox et la protection de ses mots de passe.

Ménage sur ce blog

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Sous ce titre innocent, je voudrais commencer l'année avec un billet assez long et j'espère intéressant. Je n'ai rien publié pendant les deux dernières semaines pour plusieurs raisons : tout d'abord les fête de fin d'années et congés, les billets publiés pendant cette période ont moins d'audience. J'ai aussi pris du temps pour réfléchir et faire un peu le point sur moi-même. Et surtout, j'ai commencé du ménage sur le blog. En voici la raison.

Quand Zenzla fait un POC

Un POC, c'est un Proof Of Concept. Une démonstration. Zenzla, auteur du blog du même nom Le Blog de Zenzla http://www.zenzla.com/ est, comme il se décrit lui-même un passionné des logiciels libres, et tous ce qui tourne autour !! j'essaie de plus en plus de me débarrasser de l'oppression des Big Brothers du net. Il coanime avec moi les Café vie privée et autre chiffrofête et à ce titre, est donc au fait de tout ce qui touche au domaine de la vie privée.

Ayant quelques heures devant lui, il s'est adonnée à l'exercice suivant. Durant près de 5 heures, il a parcouru les différents billets de mon blog, que je publie depuis des années, et il a accumulé un certain nombre d'informations très personnelles. Il a compilé ces informations dans un long billet qu'il m'a soumis. Ces 4 pages contenaient effectivement des informations personnelles, uniquement que j'avais mises en ligne. Il avait fait une sorte de biographie assez poussé de moi, qui racontait mon enfance, mon adolescence, ma vie d'étudiant, mon entrée dans la vie active, l'évolution de mon état d'esprit, mes craintes pour l'avenir...

Il a donc effectué une sorte de stalking, de doxing. A la lecture de son mail, je savais que toutes ces informations étaient bel et bien sur le blog, je pouvais même dire "ça, j'en ai parlé dans tel billet à tel moment", car je connais assez bien le contenu du blog. Je sais que ce qui j'y ai mis, durant toutes ces heures que j'ai passé à rédiger des billets en dix ans. J'ai écrit beaucoup de billets sur le pseudonymat, la volonté que j'ai de le préserver, sur les failles potentielles que je connais au mien... Et à côté de ça, il y avait tous ces billets plus intimistes, plus personnels. Et le fait que dans le corps de mes billets, je fais régulièrement des liens et des renvois vers des billets plus anciens, pour les nouveaux lecteurs. Mais ces liens facilitent également où chercher pour, assez rapidement, avoir un certain nombre d'informations.

Chaque billet pris indépendamment ne posait pas forcément de problème. Ils étaient des témoignages, des tranches de vie. Mais le risque, comme Zenzla l'a démontré via son POC, le cumul de ces informations permettent de me TRES bien me connaître, dans ma psychologie, dans qui je suis. Mais aussi dans les systèmes d'exploitation que j'utilise, les technologies que j'utilise. Un attaquant potentiel, quel-qu'il soit, est donc face à une véritable mine d'or d'informations personnelles lui permettant d'établir un plan d'attaque qu'il est sûr de faire réussir. Il connaît mes failles pour faire du social engineering, sait quelles failles potentielles exploiter pour corrompre ma machine...

J'avais moi-même pensé faire ce genre d'exercice sur mon propre blog, mais sachant ce que j'y ai mis et où chercher, le résultat aurait été biaisé. Par le long travail qu'a effectué Zenzla, j'ai eu ma réponse : quelqu'un qui prend le temps de le faire aura l'équivalent de ce qu'il a pu accumulé (et même plus) pour son mail. Je ne pouvais lui faire aucun reproche. Tout ce qu'il avait compilé était effectivement sur le blog, car cela fait plus de 10 ans que j'écris, et j'ai toujours tout gardé sur le blog et faisant rarement du ménage.

Depuis que je suis dans le groupe "Chiffrofête", je réfléchis beaucoup. Régulièrement. A tout ça. A toutes ces informations que j'ai mise et que je continue de mettre en ligne. D'un côté il y a la volonté de reconnaissance, le fait que j'aime bien ce pseudo, cette évolution de moi, ce témoignage de vie, je peux voir ma propre évolution. Et d'un autre, il y a ma vie privée qui ne l'est plus. Je sais très bien depuis le début du blog que tout ce que je mettais dessus était public, je n'ai jamais eu aucune illusion là-dessus. Mais ces dernières années, mon blog a beaucoup évolué. C'est resté avant tout un blog, mais j'ai de plus en plus attaché plus d'importance à ma vie privée, tout en devant quelqu'un de plus public, en donnant des conférences, en acquérant une certaine notoriété (toute relative).

J'ai ce blog depuis 10 ans et mon ennemi ce n'est pas la NSA ou un quelconque dictateur. Ce n'est peut-être même pas Google ou les GAFAM, vu que je sais et que j'utilise moins, peu ou plus leurs services. C'est le stalker, celui qui comme Zenzla, voudrait compiler les infos que je peux donner. Des infos que je sais avoir mise en ligne, que j'ai mise en ligne de façon volontaire.

J'ai identifié deux risques à ce que ces données restent en ligne :
- quelqu'un qui me connaît uniquement sous le nom de Genma pourrait faire le lien Genma -> "qui je suis". Il peut potentiellement le mettre sur le web et une recherche donnerait alors ma véritable identité.
- quelqu'un me connaissant un peu, un collègue, pourrait-il faire le lien entre ce qu'il sait de moi (mais je ne parle pas de mes passions et
centres d'intérêts, je suis assez réservé) et "Genma". Il saurait alors qui je suis vraiment, ce que je pense, mes "connaissances" et "capacités".
Un collègue, en googlant, pourrait-il lier mon pseudo à ma véritable identité ou inversement en se basant sur le contenu de mon blog ?

Aux grands maux les grands remèdes

Comme je le dis, j'ai un modèle de menace clairement défini. Et par conséquence, j'ai décidé de faire du ménage. J'ai gardé des articles de réflexions mais j'ai enlevé des articles trop personnelles, donnant des informations sur ma vie, mes études... Dans le cas de mes études, j'ai un parcours assez spécifique, que l'on retrouve dans mon CV en ligne (J'en ai profité au passage pour faire du ménage sur mes comptes "pro" Linkedin et Viadeo pour limiter le lien).

En 10 ans, Il y avait beaucoup d'essai de catégorie, de billets inutiles, futiles, sans intérêts, des billets d'annonce de sortie de logiciels... Il y avait aussi beaucoup de vieux billets que je gardais par nostalgie. J'ai enlevé des billets associés à des mots clefs et à des rubriques. Pour ne garder que ce que j'estimais pertinent, utile, non démodé et non menaçant/utilisable dans le cadre de mon modèle de menace.

Ce ménage a été l'occasion de bien purger le blog. Et la sauvegarde de la base de données est désormais réduite, passant de 10Mo à 2Mo.

Et pour la nostalgie, la trace historique

J'ai fait une sauvegarde avant de me lancer dans le grand nettoyage. Ma sauvegarde me permettra d'avoir un historique, une trace du moi sur ces 10 ans, que je pourrais consulter à titre privée, pour voir mon évolution personnelle. Et ce sera également une sauvegarde si un billet qui ne devait pas l'être a été effacé par erreur. Enfin bien qu'effacés, les billets ne le sont pas vraiment, il y a toujours des traces d'eux sur Internet, mais ils se perdront dans les archives du web. Ca y a aura été mais ce sera désormais beaucoup moins visible, moins en évidence.

En conclusion

Cela fait longtemps que je voulais faire du ménage, du tri sur le blog. Peut-être pas de façon aussi violente, mais il y avait besoin de faire les poussières. Ce mail a été l'occasion, la motivation qui me manquait pour me lancer. Il y aura sûrement des liens cassés, je corrigerai ça avec le temps. Il faudra également voir l'impact sur le référencement. On verra. Enfin, pour mes prochains billets de réflexions à terme, je donnerai toujours des avis, mais je serai moins dans le détail, j'essaierai de ne pas donner d'information "personnel" ou intimiste, sauf si elles ont lieu d'être vraiment utiles et pertinentes.

De l'utilité des mises à jour

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Ce week-end, j'ai pu constaté toute l'utilité mais surtout la nécessité des mises à jour d'un système d'exploitation.

Malgré la présence d'un antivirus et d'un firewall (Sygate), à l'heure actuelle, un Windows XP SP1 seul ne tient pas plus de quelques minutes sur une connexion ADSL. Je ne le croyais pas, je l'ai vécu. Une freebox est arrivé dans mon foyer. Mon père a voulu aller sur Internet. A peine le câble réseau branché et l'antivirus mis à jour que celui-ci commençait à afficher des messages d'alerte signalant la présence d'un virus. Le logiciel pare-feu (firewall) annonce que plusieurs logiciels tentent de se connecter sur Internet. Bien que bloqué, ces logiciels tentent encore et encore de se connecter à Internet. Ces logiciels étaient des bots IRC, de quoi faire devenir le PC un PC zombi. Impossible de les supprimer de manière simple. Le PC commence à ramer et ralentir, sous l'assaut répété de la demande de connexion de ces logiciels...

La solution et seule solution : réinstallation du système d'exploitation. Une fois Windows XP SP1 installé (à partir du cd officiel), installation du service pack 2 (télécharger depuis un autre ordinateur, qui était mis à jour (et sous GNU/Linux Ubuntu), d'un firewall (Zone Alarm) et des mises à jour de l'antivirus Norton. Activation du pare-feu avec les règles de sécurité maximum, installation de Firefox dernière version. Viens alors la mise à jour de Windows par Windows Update : nécessité de télécharger plus de 64 mises à jour de sécurité critique, ainsi qu'Internet Explorer 7. C'est un chiffre plutôt correct, pour un PC ayant un service Pack 2 d'installer.

Pour plus de sécurité, définition d'un compte utilisateur pour limiter les droits (et donc ceux des futurs virus qui pourraient se présenter).

Les causes de cette réinstallation : un antivirus et un système non mis à jour. Ainsi qu'un firewall dépassé. En effet, des recherches sur Internet m'ont permis d'apprendre que Sygate n'était plus à jour. La société éditrice a été racheté par Symantec (Norton) et n'est plus maintenu. Un logiciel gratuit pare-feu en moins, forçant les utilisateurs à acheter, chaque année, un nouveau logiciel à un prix assez cher...

Le PC avait le minimum de logiciel installé, et en majorité des logiciels libres (Firefox, Gimp, OpenOffice). Les logiciels qui permettent de Tweaker XP pour l'optimiser et autres logiciels anti spyware ne sont pas nécessaires si on a de bon réflexe. L'utilisation d'Internet Explorer 7 ou Firefox 2 permet de ne pas avoir de spyware sur son ordinateur (pour l'instant). Au contraire, installer tous les freeware et autre shareware et version de démonstration que l'on peut trouver viennent engorger le PC et Windows (surtout sa base de registre, qui garde trace de tout logiciel installé). Qu'est ce que cela aurait été si tout et n'importe quoi était installé sur le PC ?

Je n'ose imaginer ce qu'aurait été le branchement d'un PC sous Windows 98, dont la mise à jour n'aurait pas été faîte et dont, de toute façon, le support n'est plus assuré par Microsoft. Il faut donc passer à autre chose...

L'absence de maintenance du firewall gratuit Sygate renforce l'intérêt que je porte aux logiciels libres et Open Source. On peut critiquer les logiciels Open Source de part leur diversité : de nombreux logiciels font la même chose. Mais une sorte de sélection Darwinienne s'établit. Même si un logiciel est abandonné pour X raisons par son auteur (manque de temps), le logiciel peut être repris par quelqu'un d'autre ou une équipe, pour qu'il continue d'évoluer. Certains logiciels, quand ils ont atteint ce pour quoi ils étaient faits, n'évoluent plus en terme de fonctionnalité. Mais ils sont maintenus pendant un certain temps en terme de mise à jour. Parfois, des versions plus anciennes sont maintenues en parallèles des versions récentes. Il y a souvent de fortes chances que les nouvelles failles détectées ne soient pas présentes dans ces anciennes versions, car elle sera liée à une portion du code nouvellement apporté avec les nouvelles fonctionnalités.

En conclusion, le premier réflexe est donc de mettre à jour son système d'exploitation régulièrement, et ce quelqu'il soit. Il faut également utiliser et mettre à jour les logiciels que l'on utilise au quotidien, comme Firefox, Thunderbird et OpenOffice.

Favicon : l'icone du site web

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Qu'est ce qu'un favicon ?

Un favicon est une icône mise à disposition des programmes visiteurs par un site web pour enjoliver les endroits où le nom du site est mentionné. Les navigateurs web utilisent les favicons dans la barre d'adresse, la barre de titre, les favoris, les onglets et les autres raccourcis. (Source)

Comment le créer ?

Un fichier .png La taille de cette icône est généralement de taille 16 pixel ­par 16 pixel (16x16). On peut le créer avec Gimp par exemple. Ou avec un site en ligne comme http://www.favicon.cc, à partir d'une image source.

Comment faire pour avoir un favicon dans la barre d'adresses ?

Au sein de la balise on ajoute la ligne : <link rel="shortcut icon" type="image/x-icon" href="style/images/favicon.ico">

Pour avoir un favicon dans ses fils RSS ?

Les navigateurs les plus populaires (Firefox, Internet Explorer 7, Safari, Opera ou encore Google Chrome) dans leur dernière version se contentent de la présence d'un fichier favicon.ico à la racine du site sans présence nécessaire de la balise 'link' sur ce dernier pour afficher une icône dans la barre d'adresse. Il en est de même pour les agrégateurs des fils RSS qui utiliseront ce fichier favicon à la source. Pas besoin de modifier le contenu du fil RSS, surtout s'il est généré automatiquement (via SPIP par exemple, utilisé pour ce site).

WOMOZ : être geek, femme et contributrice Mozilla

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

C'est lors d'une install party Ubuntu que j'ai découvert le projet WoMoz : Les femmes et Mozilla. Pour présenter ce projet, j'ai fait quelques recherches et je suis tombé sur cette définition qui me semble assez correcte : L'ambition du WoMoz dépasse la diversité au sein de Mozilla pour s'élargir aux logiciels libres en général. Pour cela, il cherche à comprendre pourquoi le milieu n'est pas attrayant pour un public féminin. Avec un crédo implacable : un logiciel étant le reflet de ses créateurs, ignorer les femmes dans son équipe de développement, c'est se couper de la moitié de son public potentiel… (Source). On peut retrouver les slides de la présentation effectuée aux FOSDEM en 2010 sur Internet, qui permettra d'en savoir un peu plus sur ce projet.

Afin de présenter au mieux ce projet auquel j'ai été sensibilisé, j'ai pris contact avec Julia Buchner de chez Mozilla (elle est également membre de l'APRIL), pour lui poser quelques questions et en savoir un peu plus.

Ces questions sont avant tout centrée sur le projet WoMoz mais apportent également un témoignage sur ce que c'est que d'être une geek au féminin aujourd'hui. Voici donc mon interview :

- Peux tu présenter le projet Wozoz ?

C'est WoMoz, comme pour Women & Mozilla. Tout est parti du constat que les femmes sont peu nombreuses dans le monde de l'informatique. Or dans le monde du logiciel propriétaire, elles seraient 28% contre 2% dans le monde du logiciel libre, selon une étude FLOSSpols 2004-2006. Pourquoi une telle différence, alors qu'on peut trouver exactement la même diversité de postes et de missions, que ce soit en tant qu'employée ou en tant que contributrice. Le ticket d'entrée est même plus simple que dans une grande société propriétaire quand on choisit de contribuer à un projet comme Mozilla ou Wikimedia, il suffit de s'inscrire et de proposer ces compétences, puis de choisir ce qu'on a envie de faire. C'est ainsi que, partant d'une formation d'informaticienne, j'ai fait principalement du community management à Mozilla, mais aussi de la traduction, de l'organisation d'événements, des conférences,... Au final, cela fonctionne plus en fonction des passions de chacun, des talents et de la motivation à porter un projet. C'est à peine si on m'a demandé mon CV quand j'ai fait mon stage à Mozilla durant l'été 2009.

- Comment sont perçues les geekettes, les filles et femmes geek ?

De nombreuses femmes n'aiment pas le terme "geekette", elles le trouvent réducteur dans le sens grammatical : le suffixe traduit soit une chose plus petite, soit une imitation. Techniquement, on ne dit pas un "geeket", donc pourquoi dire "geekette" ?

Déjà, le geek est plus ou moins bien perçu dans l'esprit collectif. Souvent, on confond un geek avec un otaku ou un nerd, qui sont des concepts bien différents. Un otaku est un fondu de culture japonaise alors qu'un nerd est handicapé par sa passion qui l'obnubile totalement. Le geek est un passionné, pas forcément de nouvelles technologies. Son domaine d'activité va des sciences au jeux vidéos, en passant par les jeux de rôles, le cinéma, la science-fonction, la logique,... Les geeks, qu'ils soient hommes ou femmes, n'aiment pas trop ces amalgames en règle générale.

J'aime beaucoup la définition d'Astier : "Un geek, c'est un enfant qui n'a pas trouvé de raison satisfaisante de devenir adulte". Et pour cause, le geek garde un émerveillement très enfantin à l'encontre de ce qui est nouveau pour lui et cet émerveillement le pousse à mettre les mains dedans.

Chez les femmes, j'ai pu voir deux genres de geeks : celles qui en sont fières et qui cultivent cette image et celles qui sont plus discrètes sur leurs activités. Quand je dis que je suis geek, les gens me regardent souvent étonnés, comme si j'avouais que j'étais immature. Je suis passionnée de cryptographie, librivore, cinéphile, j'ai un faible pour la science-fiction et l'héroic-fantasy, j'aime l'informatique et l'implication des TIC dans le monde de l'éducation notamment, je contribue à Mozilla, WIkipedia, Ubuntu-fr, April,... À côté, j'ai une vie sociale, je suis en train de terminer un Master en Informatique et Techniques de la communication à SUPINFO Paris et j'adore écrire (j'ai été rédactrice pour le blog GeekInc et depuis peu je publie pour TechCrunch France). Et je ne suis pas la seule femme geek dans ce cas : Christelle est passionnée d'accessibilité et de logiciel libre,
Sophie est animatrice de podcast sur les séries TV
, j'en passe... On n'a pas à avoir honte de ça, bien au contraire !

- Quelles sont les conditions de travail d'une femme dans le milieu de l'informatique, milieu essentiellement masculin ? Et dans le monde du libre ?

Les conditions de travail pour les femmes dans le milieu de l'informatique sont un peu particulières. Les hommes étant habitués à être entre eux, ils se permettent de nombreuses blagues, sous-entendus et autres réflexions, qu'ils ne se permettent pas dans un milieu plus hétérogène. En plus, il y a de nombreuses inégalités qui existent encore vis-à-vis des femmes, que ce soit à l'embauche ou durant l'évolution des carrières.

Sans oublier les préjugés qu'on a des femmes. Je me souviens d'une anecdote assez drôle sur le sujet d'ailleurs : je faisais des courses dans un magasin de composants informatiques avec un ami qui n'était pas du tout informaticien et qui avait besoin de conseils, un vendeur est arrivé et c'est tourné vers mon ami en demandant ce qu'il recherchait. Il lui a répondu "oh moi et l'informatique, on est fâché, par contre parlez avec mademoiselle, elle traduira pour moi". Le vendeur est tombé des nus et m'a lancé un regard lourd de sous-entendus. Les femmes ont cette image qui est de ne pouvoir être de très bonnes informaticiennes, on ne sait pourquoi. C'est un peu comme ce mythe de l'orientation.

- Comment se manifeste au quotidien le fait que l'informatique soit un milieu masculin ?

Pour mon expérience personnelle, il y a de tout. Soit on tombe sur des gens extrêmement protecteurs, qui vont croire que vous vous êtes perdues, qui vont vouloir se poser comme un pygmalion, ou ce genre de choses. Et souvent, on tombe aussi sur le machisme basique "c'est une fille, donc elle est nulle avec un ordinateur". Une autre anecdote, cette fois en classe. On révisait en commun une évaluation avec quelques camarades. À un moment, je n'étais pas d'accord sur certaines questions avec un d'eux. Il m'a littéralement envoyé baladé en sous-entendant que j'étais une fille donc que j'en savais moins que lui. Plus tard, j'ai été très contente de voir que j'avais eu une bien meilleure note que lui à l'examen, à charge de revanche.

On en parlait d'ailleurs avec la présidente de Wikimédia France, pas plus tard que la semaine dernière. Le problème, c'est qu'en tant que femme, on doit constamment faire ses preuves. Sa solution à elle était le refus. Elle est brillante, et ça ne se discute pas, point final. D'ailleurs, cela fait 2 ans qu'elle est à ce poste au sein de Wikimédia France, c'est la meilleure des preuves.

- Que doivent faire les hommes pour améliorer les conditions des femmes ?

C'est dur de dire que ce ne sont que les hommes qui doivent faire des efforts. Le travail doit venir des deux côtés, c'est d'ailleurs pour cela que nous acceptons les contributions de tous au sein de WoMoz. C'est agréable de voir que des hommes n'ont pas peur de jeter leurs préjugés aux orties et de venir travailler avec nous.

D'abord, les femmes doivent arrêter de donner le bâton pour se faire battre. Certaines n'osent pas mettre en avant leurs compétences, leurs expériences, elles se diminuent. Il faut savoir s'affirmer, mettre en avant ce qu'on fait. On a aussi besoin de mettre en avant les profils qui ont réussi, montrer les modèles. Sur le site de WoMoz, on a commencé à monter une liste de femmes libristes reconnues. Comme quoi, on parle beaucoup de Bill Gates et Steve Jobs, mais on oublie qu'on a aussi des révolutionnaires chez les femmes et qu'on est tout aussi capables de changer le monde.

Du côté des hommes, ils faut combattre les préjugés comme quoi les femmes sont forcément mauvaises dans les matières scientifiques tels que les maths ou l'informatique. Je pense que la meilleure des preuves restent encore de leur montrer de quel bois on se chauffe :D

- Selon les pays ou les continents (Europe, USA...) la condition des femmes dans l'informatique est-elle différente ?

Honnêtement, je ne sais pas. Dans WoMoz, nous avons des contributeurs de tout pays, Europe, Amériques,... On a même eu un contact avec un groupe de femmes travaillant au Kenya (AkiraChix). Aux États-Unis, il existe Girls in Tech, dont le pendant français est GITParis. Nous avions d'ailleurs fait un événement croisé avec elles à la Cantine, en juillet dernier. D'autres groupes de femmes dans l'IT étaient présents, comme Girls in Web ou Cyberelles. La question se pose à tous les niveaux, de la créatrice d'entreprise à la freelance.

Par contre, on a peu de lien avec l'Asie. J'ai lu quelques part qu'en Inde, l'informatique et les femmes étaient moins stigmatisés. Ce serait intéressant d'étudier le pourquoi du comment de ce qu'il se passe chez eux pour qu'ils arrivent à cela.

- Quel ton rapport au féminisme ? Te sens tu concernée, es-tu impliquée ? Que penses-tu de la discrimination positive ?

Je ne crois pas être une féministe pure et dure. Je suis plutôt contre tout type de discrimination, qu'il soit religieux, ethnique, ou autre. Je suis peut être idéaliste, mais pour moi, nous sommes égaux. Je trouve ça normal d'être évaluée sur mon expérience ou mes compétences effectives. Par contre, être jugée parce que je suis une femme, ça ne me plaît pas. Bien sur que cela me concerne, c'est pour cela que je me suis impliquée dès le début sur le projet WoMoz. On est tellement peu de contributrices dans Mozilla (environ 10%) et parmi les contributeurs français plus précisément. Je crois qu'on peut se compter sur les doigts d'une main chez FrenchMoz, c'est dire !

C'est très personnel, mais je n'aime pas le concept de discrimination positive. Pour moi, combattre le feu par le feu n'est pas la bonne solution. La discrimination positive ne fait que créer de nouvelles discriminations. Pour prendre un exemple concret, en Afrique du Sud, pour combattre le racisme à l'embauche, ils ont appliqué les quotas aux entreprises, si bien que la population blanche est sévèrement touchée par le chômage et la plupart des Blancs qualifiés quittent le pays. Pour les femmes, mon avis est que c'est par l'éducation que nous arriverons à changer les choses : en agissant à tous les niveaux, dans les écoles, chez les étudiants en années supérieurs et dans les entreprises, en montrant ce qui est fait, ce que les femmes sont capables, en quoi une équipe hétérogène est une valeur ajoutée,... L'éducation est un levier très puissant, en tout cas c'est ce que je crois.

- Existe-t-il des projets dans le monde du libre autres comme WoMoz ? Si oui quelle est la relation qu'à WoMoz avec eux ?

Bien sur,
on en a listé quelques un sur le site WoMoz. Pas de compétition à avoir avec ce genre de groupes. On est dans le même combat, qui est l'intégration des femmes dans notre milieu. De la même manière que la contribution dans le Logiciel Libre est un milieu "poreux", on accueille n'importe quel contributeur et on est toujours ravi de collaborer avec d'autres projets de femmes dans le Logiciel Libre. J'ai même témoigné durant une conférence chez Microsoft France pour Girls In Tech, c'est dire !

- Connais tu Genma.free.fr ?

Je ne connaissais pas avant qu'il ne soit syndiquer sur le planet MozFr. Maintenant, je suis avez attention, que ce soit le blog ou le compte Twitter.

Merci beaucoup Julia pour toutes ses longues réponses. En espérant que cette interview vous aura fait découvrir le projet WOMOZ et ce qu'est une geek au féminin et la place des femmes dans le monde de l'informatique.

Les liens :
- http://www.womoz.org/
- http://www.womoz.org/blog/
- http://www.julia.buchner.fr/